États-UnisLa police de New York intervient sur le campus de l’université Columbia
La police new-yorkaise est intervenue mardi soir à l’université Columbia pour y déloger des étudiants et militants pro-palestiniens barricadés depuis la nuit précédente dans un bâtiment.
Un camion de police avec une échelle s’est approché du bâtiment occupé et la presse a pu voir des dizaines de policiers en tenue antiémeutes grimper pour atteindre une fenêtre afin de pénétrer dans le «Hamilton Hall» où sont retranchées des dizaines de personnes depuis la nuit de lundi à mardi.
Les forces de l’ordre sont entrées vers 21 h 30 (3 h 30 en Suisse) sur l’immense campus de cette grande université du nord de Manhattan, épicentre d’un mouvement national aux États-Unis en soutien à la cause palestinienne et contre la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas.
Sur leur compte Instagram, les manifestants du groupe pro-palestinien «Columbia University Apartheid Divest» ont dénoncé une «invasion» du campus par les forces de l’ordre afin de les déloger du «Hamilton Hall» qu’ils ont renommé «Hind’s Hall» en hommage à une fillette de six ans tuée à Gaza.
«Escalade»
La présidente de l’université Columbia, Minouche Shafik, a demandé dans une lettre à la police de New York, rendue publique mardi, de maintenir sa présence sur le campus «au moins jusqu’au 17 mai 2024» afin de «maintenir l’ordre et de s’assurer qu’aucun campement ne soit établit».
Dénonçant mardi une «escalade», le porte-parole de Columbia Ben Chang avait menacé d’expulser et de «renvoyer» de l’université ces étudiants en les accusant de «vandaliser, casser et bloquer les accès» du bâtiment.
Des images de télévision montraient des dizaines de personnes interpellées et des journalistes de l’AFP ont vu aussi des manifestants à l’extérieur de l’immense campus être arrêtés pendant que la foule criait «Palestine libre!".
La colère étudiante américaine se propage depuis deux semaines des grandes universités de la côte est à celles de Californie en passant par le sud et le centre, rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam à la fin des années 1960.
Columbia et ses 37.000 étudiants est aussi au coeur du mouvement contre la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Un «village» de tentes qui a abrité jusqu’à 200 personnes a été installé mi-avril sur une pelouse du campus d’habitude ouvert aux passants mais qui a été entièrement bouclé par la police mardi, laissant présager une intervention.