Ski alpinBeat Feuz: «Je voulais arriver en santé en bas»
Le Bernois de 35 ans, 16e de la deuxième descente de Kitzbühel, a tiré sa révérence sur la Streif. Il a contenu son émotion mais s’est dit touché par toutes les louanges de la famille du cirque blanc. Les Romands Cuche et Défago lui ont aussi rendu hommage.
- par
- Sylvain Bolt Kitzbühel
Beat Feuz a franchi sa dernière ligne d’arrivée samedi à Kitzbühel. Le dossard 217, comme le nombre de départs en Coupe du monde, a été enlacé par son coéquipier Niels Hintermann juste après avoir franchi la ligne. Il a été acclamé par la foule, chauffée par le speaker. «Beeaaat? FEUZ! Beeaat? FEUUZ!»
De très nombreux drapeaux suisses ont flotté sous les flocons au pied de la Streif et une immense pancarte «Feuzbühel» a été brandie. Kugelblitz a filé embrasser longuement son amie Katrin et a eu des gestes tendres pour ses deux filles: Clea et Luisa.
Puis, dans la zone réservée aux athlètes, le Bernois de 35 ans a été salué une dernière fois par ses adversaires et coéquipiers. On l’a même surpris présenter sa famille à Kilde, solide vainqueur de la Streif. Mais aussi discuter avec Aksel Lund Svindal et Arnold Schwarzenegger. «Terminator est venu me serrer la main, mais cette fois il ne m'a pas dit que j'avais de grosses cuisses» s’est marré «Kugelblitz».
Beat Feuz, comment vous sentez-vous après la dernière descente de votre carrière?
Je me sens bien. Je suis en bonne santé à l’arrivée. C’était le plus important aujourd’hui. J’ai encore skié de manière solide, même si quelques passages étaient moins bons. J’avais ma famille dans l’arrivée, c’était parfait. C’est génial d’arrêter là où tout l’intérêt pour le ski est centré.
Vous terminez 16e pour votre dernière course, dans des conditions difficiles.
C’était une course difficile oui, avec une mauvaise visibilité et ça secouait pas mal. Mais aujourd’hui, je n’avais pas besoin de me battre pour la victoire. Je voulais encore montrer une belle dernière descente, propre, et c’est ce que j’ai fait. Et puis comme je l’ai dit, je voulais arriver en santé en bas. Vous imaginez si j’avais chuté ces deux derniers jours? (il rigole). Du coup, j’ai géré ma prise de risques.
Peut-on vraiment profiter de ses dernières descentes sur la terrible Streif?
Ce n’est pas forcément la descente qui procure du plaisir. Sinon, j’aurais opté pour les États-Unis afin de finir tranquillement, car les pistes sont plus faciles. Mais c’est pour tout ce qui entoure cette course que j’ai choisi de terminer ici. J’ai toujours dit que Wengen et Kitzbühel sont les deux courses les plus importantes. Cette année, je ne les ai pas forcément abordées en pensant aux résultats purs, mais sur le fait qu’il s’agissait de mes dernières courses. Je ne voulais pas tirer jusqu’à la fin de saison, on sait tous que l’intérêt pour le ski alpin s’en va. Il y a le football, la Formule 1. Je voulais arrêter au coeur de la Coupe du monde de ski. Et c’était à Wengen et ici à Kitzbühel.
Comment s’est passée cette dernière préparation de course?
Je dois avouer que c’était quand même un peu spécial aujourd’hui. Mes entraîneurs sont venus me dire un mot quand j’ai quitté l’hôtel. Ensuite, j’ai croisé des athlètes, mais aussi des membres de l’organisation qui ont tous eu des mots sympas. Puis, il a fallu se concentrer sur la course. Hier, j’étais plus nerveux au départ. Là, j’ai pu m’élancer plus tranquille, mais c’était un départ quand même différent que tous les autres.
Beaucoup d’athlètes sont venus vous saluer et vous ont rendu hommage, ça vous touche?
J’étais quelqu’un d’ouvert, prêt à discuter avec tout le monde. Je n’étais pas le mec renfermé sur moi-même. Donc c’est très sympa oui. J’ai senti que plein d’athlètes sont venus me saluer et me dire qu’ils avaient eu du plaisir à skier avec moi.
Avez-vous prévu quelque chose pour marquer le coup?
Je n’ai pas de gros plan, on va boire un verre en cercle restreint avec l’équipe et la famille. Et aussi avec les coéquipiers qui sont ici.