Hockey sur glaceEn voulant faire table rase du passé, Patrick Fischer a joué avec le feu
Le sélectionneur a pris des risques en voulant renouveler et rajeunir son équipe en vue du Mondial en Finlande, où la Suisse était très attendue. Ses choix se sont retournés contre lui en quarts de finale.
- par
- Cyrill Pasche Helsinki
Patrick Fischer avait décidé de «faire le ménage» avant le Mondial en Finlande. Exit les Romands (Grégory Hofmann, Gaëtan Haas, Romain Loeffel, Noah Rod et Killian Mottet).
Au placard le capitaine de l’équipe, Raphaël Diaz, jugé trop «âgé» pour encore entrer dans le projet ambitieux qui consistait à convoiter au moins une place en demi-finale.
Si les gagnants ont toujours raison, les perdants ont aussi tort. Le sélectionneur porte ainsi la responsabilité du choix du personnel qu’il a choisi pour le Mondial en Finlande, où l’objectif minimal était une place en demi-finale.
Sans vouloir faire porter le chapeau à des néophytes comme Marco Miranda ou Dominik Egli, on peut tout de même se demander pour quelles bonnes raisons ces deux hommes ont été retenus pour cette compétition pendant que Romain Loeffel, Noah Rod ou Killian Mottet ont été écartés dans la semaine qui a précédé le tournoi et que Raphaël Diaz a tout simplement été ignoré.
Quatre éliminations en quarts de suite
On peut aussi se demander si Grégory Hofmann – même éloigné de sa meilleure forme – n’aurait pas été un excellent complément aux côtés de Nico Hischier et Timo Meier, ou de Denis Malgin. Au lieu de cela, Patrick Fischer a dû aller rechercher le surnuméraire Damien Riat en tribunes pour le placer dans le premier trio aux côtés des deux stars de NHL.
Le sélectionneur a toutefois justifié ses choix comme suit, en faisant allusion aux récentes éliminations de l’équipe de Suisse en quarts de finale, que ce soit aux JO de 2022 en Chine ou aux Mondiaux 2019 et 2021: «Lorsqu’on continue toujours avec un même groupe de joueurs ayant vécu des défaites pesantes, on finit par tourner en rond. Il faut alors intégrer de nouveaux visages pour apporter un nouvel élan et du dynamisme.»
C’est certainement vrai. Le problème est que la Suisse, alors que la voie vers une finale mondiale était tout simplement royale cette année notamment en raison de l’absence de la Russie (et de l’élimination de la Suède), n’avait pas sur la glace la meilleure équipe possible le jour J, en quarts contre les Américains.
Il faut peut-être désormais retourner le problème différemment: est-ce que l’équipe nationale ne commence pas aussi à tourner en rond parce que Patrick Fischer, sous contrat jusqu’en 2024, en est à sa tête depuis sept ans déjà?