AgricultureLes prix des céréales retrouvent le niveau d’avant la guerre en Ukraine
Après avoir tutoyé les sommets, les cours du blé sont redescendus, grâce, notamment, aux exportations ukrainiennes. Mais l’inflation et la sécheresse menacent, surtout le maïs.
Six mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, blé et maïs se rapprochent de leurs prix d’avant-guerre, dans un marché qui retrouve «un point d’équilibre». Le scénario du pire, avec ses «ouragans de famine» redoutés par l’ONU, a été évité, mais les prix restent très élevés et l’inflation menace, soulignent les analystes du marché. Les cours du blé s’étaient envolés à près de 440 euros la tonne sur le marché européen à mi-mai – le double de l’été dernier –, alors que le trafic marchand était presque au point mort sur la mer Noire. Mais ils sont redescendus autour de 330 euros en août.
L’Ukraine est «en voie d’exporter presque quatre millions de tonnes de produits agricoles en août», toutes voies confondues, se rapprochant des plus de cinq millions mensuels d’avant-guerre, a annoncé, mardi, un haut responsable du Département d’État américain. Cette accélération des exportations de l’Ukraine, superpuissance agricole qui pesait, avec la Russie, 30% du commerce mondial du blé fin 2021, est le fruit de l’accord signé le 22 juillet entre Kiev et Moscou, sous l’égide de l’ONU et de la Turquie. D’après le Joint Coordination Centre qui supervise le corridor, 721’449 tonnes sont déjà sorties d’Ukraine par la mer.
Incidences du Covid
Pour le moment, cette détente profite plus à l’Ukraine qu’à la Russie, qui prépare un retour en force sur les marchés à la faveur d’une exceptionnelle récolte de blé, estimée à 88 millions de tonnes. La faiblesse des exportations russes a été l’un des principaux facteurs expliquant les prix élevés, estime Andrey Sisov, directeur du cabinet de conseil russe SovEcon.
Les cours restent par ailleurs très élevés. Car les causes de la flambée post-Covid sont toujours là: hausse des coûts de l’énergie, des engrais et des transports. À cela s’ajoute «l’épée de Damoclès de l’inflation», qui pèse sur les économies les plus fragiles, dépendantes à plus de 50% des importations pour les céréales.
Le maïs inquiète
Si les analystes voient le cours du blé continuer à refluer à moyen terme, ils sont plus circonspects pour le maïs: la sécheresse qui sévit partout inquiète. L’Union européenne estime sa production de maïs en repli de 16%, tandis que les États-Unis ont revu à la baisse leurs rendements dans certaines régions.