Golf - «Tee Time», notre chronique spéciale Open de Crans-Montana

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Golf«Tee Time», notre chronique spéciale Open de Crans-Montana

L’Omega European Masters démarre ce jeudi à Crans-Montana. Notre journaliste spécialisé vous fait vivre l’événement et ses coulisses dans cette chronique quotidienne.

Jérôme Reynard Crans-Montana
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Jérôme Reynard Crans-Montana

Du beau monde sur le Haut-Plateau

Malgré sa collision avec les play-off de la FedEx Cup - les finales du circuit américain -, l’Omega European Masters, de retour après une année blanche, peut compter sur une cuvée 2021 de qualité. C’est qu’il y a des points à marquer dans l’optique d’une sélection en équipe européenne de Ryder Cup (24 au 26 septembre), promise aux neuf meilleurs joueurs issus du Vieux-Continent (plus trois invités choisis par le capitaine).

Dans ce sens, les cadors de l’European Tour, incarnés en Valais par l’Autrichien Bernd Wiesberger, le Français Victor Perez et l’Italien Guido Migliosi, ambitionnent de bouleverser la hiérarchie établie, dominée par les joueurs exilés sur le Tour US (en tête Jon Rahm, Tommy Fleetwood, Tyrrel Hatton et Rory McIlroy).

De son côté, Francesco Molinari, lui aussi habitué du circuit américain, brigue plutôt l’une des trois wild-cards à disposition du capitaine européen et s’est inscrit à Crans dans le but de prouver qu’il a toujours sa place dans l’équipe (trois participations). Cela, en dépit de pépins physiques ayant débouché une saison compliquée, qui l’a maintenu à l’écart des play-off de la FedEx Cup et de la course à la Ryder Cup d’un point de vue comptable.

Francesco Molinari, grand artisan de la victoire de l’Europe lors de la Ryder Cup 2018 à Paris.

Francesco Molinari, grand artisan de la victoire de l’Europe lors de la Ryder Cup 2018 à Paris.

AFP

L’Italien, vainqueur du British Open 2018, n’est pas le seul joueur installé sur le prestigieux circuit américain présent sur le Haut-Plateau. Il y a également le Slovaque Rory Sabbatini (médaillé d’argent aux JO de Tokyo), l’Anglais Danny Willett (Masters 2016) et le Suédois Henrik Stenson (British Open 2016), libres car exclus des finales du Tour US eux aussi.

Nos favoris

Chez les bookmakers, c’est Bernd Wiesberger qui a les faveurs de la cote cette semaine en Valais (26/1). De notre côté, on ne vous déconseille pas de parier sur l’Autrichien, mais on inclut dans nos favoris le duo belge Thomas Detry - Thomas Pieters (tous les deux 34/1), l’Anglais Danny Willett (36/1), vainqueur de l’European Masters en 2015, voire même le Danois Lucas Bjerregaard (81/1).

Des propositions évidemment subjectives, qui tiennent compte de la forme du moment et des résultats passés à Crans-Montana, où les conditions de jeu sont rendues particulières par l’altitude.

Thomas Detry (à gauche) et Thomas Pieters, vainqueurs de la Coupe du monde de golf en 2018 à Melbourne.

Thomas Detry (à gauche) et Thomas Pieters, vainqueurs de la Coupe du monde de golf en 2018 à Melbourne.

AFP

Des pourcentages qui font la différence

L’altitude. C’est l’un des paramètres inhabituels avec lesquels il faut composer à l’European Masters, sur un parcours situé plus de 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’Allemand Martin Kaymer, double vainqueur en Grand Chelem et ex-No 1 mondial (encore un client, d’ailleurs), n’a pas manqué de le rappeler mercredi en conférence de presse.

«C’est la clé ici avec l’altitude et ses effets: comprendre comment la balle va voler»

Martin Kaymer, ex-No 1 mondial

«Ici, il faut toujours un peu de temps pour s’adapter», a déclaré celui qui revient pour la quatrième fois sur le Haut-Plateau. Principale conséquence de l’altitude: le vol de la balle, plus important là où la pression atmosphérique est plus faible.

«C’est la clé ici: comprendre comment la balle va voler, a poursuivi Kaymer. Le matin, quand il fait 10 ou 12 degrés et qu’il n’y a pas de soleil, la différence par rapport à la plaine en termes de distance est de 2-3% seulement. Mais l’après-midi, dans des conditions plus chaudes, ça peut grimper jusqu’à 10-12%. C’est délicat. Et il y a pas mal d’interprétation.» Combien sont-ils à se laisser piéger chaque année…

Le chiffre: 315’330

C’est, en euros, la somme que touchera le vainqueur de l’édition 2021, dont le prize money a diminué de 2,5 à 2 millions d’euros par rapport à 2019. Le budget global de la manifestation se monte à quelque 10 millions de francs.

Les parties à suivre

Le tirage au sort (partiellement dirigé) des listes de départ des deux premiers tours (156 joueurs en lice) a accouché de deux jolies parties, dans lesquelles les têtes d’affiche ont été regroupées, à des horaires permettant même d’enchaîner les deux, pour les mordus.

Jeudi:

8h30 (du trou No 10): Miguel Angel Jiménez, Danny Willett, Bernd Wiesberger

13h30 (du trou No 1): Francesco Molinari, Henrik Stenson, Martin Kaymer

Vendredi:

8h30 (du trou No 10): Francesco Molinari, Henrik Stenson, Martin Kaymer

13h30 (du trou No 1): Miguel Angel Jiménez, Danny Willett, Bernd Wiesberger

Pour mémoire, les listes de départ des journées de samedi et de dimanche (plus que les 72 premiers joueurs et les ex-aequo en lice, après le cut du vendredi soir) seront réalisées en fonction du classement du tournoi. Les leaders joueront en dernier.

Le coin des Suisses

L’European Masters se déroule cette année en l’absence des cinq meilleurs joueurs suisses, qui pour la plupart ont décliné l’invitation valaisanne pour privilégier le B-NL Challenge Trophy (Pays-Bas) sur le Challenge Tour, l’antichambre de l’European Tour, où ils sont établis.

C’est qu’il y a sur ce tournoi de gros points à marquer en vue d’une qualification pour la finale de la saison. Finale au bout de laquelle seront distribués des tickets pour intégrer de manière permanente le circuit de référence du Vieux-Continent en 2022.

«Ils déclinent une invitation pour un tournoi de l’European Tour, mais ils le font pour maximiser leurs chances de participer à de tels événements chaque semaine à l’avenir»

Raphaël de Sousa, golfeur professionnel suisse

«Ils déclinent une invitation pour un tournoi de l’European Tour, certes prestigieux et disputé à domicile, mais ils le font pour maximiser leurs chances de participer à de tels événements chaque semaine à l’avenir, résume Raphaël de Sousa. Je les comprends totalement. Si à la fin de l’année il leur manque 500 ou 1000 euros de gains pour se qualifier pour la finale ou obtenir une catégorie de jeu sur l’European Tour, il y aura de quoi s’en vouloir.»

Raphaël de Sousa, ici lors de l’Omega European Masters en 2019.

Raphaël de Sousa, ici lors de l’Omega European Masters en 2019.

Andy Mueller/freshfocus

Le Genevois, plus en retrait que ses compatriotes dans la hiérarchie du Challenge Tour, est au départ à Crans-Montana. Avec le Saint-Gallois Mathias Eggenberger (No 6 national), le golfeur de 38 ans (No 7) a hérité de l’une des invitations dévolues aux Suisses et emmène une délégation également composée de quatre joueurs amateurs, dont le Haut-Valaisan Max Schliesing.

Seront-ils en mesure de succéder à Luca Galliano, dernier représentant helvétique à avoir franchi le cut et s’être qualifié pour le week-end (2017)?

Les heures de départ des Suisses ce jeudi:

12h40 (du trou No 1): Mathias Eggenberger

12h40 (du trou No 10): Raphaël de Sousa

14h10 (du trou No 1): Max Schliesing (A)

14h30 (du trou No 1): Ronan Kleu (A)

14h30 (du trou No 10): Mauro Gilardi (A)

14h40 (du trou No 1): Cédric Gugler (A)

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