AlcoolAvec la pandémie, les Britanniques ont pris l’habitude de boire davantage
En 2019, un Britannique sur huit avait une consommation d’alcool dangereuse. En deux ans, la pandémie a gonflé la statistique, vin, bière et spiritueux se prenant sans limite, sur «plusieurs heures».
Le nombre de Britanniques avec une consommation d’alcool considérée comme dangereuse a fortement augmenté depuis le début de la pandémie, selon des chiffres gouvernementaux publiés lundi, faisant craindre des habitudes inscrites dans la durée. Le Bureau gouvernemental pour l’amélioration de la santé et des inégalités s’est appuyé sur des données de l’institut de sondage YouGov, qui a enquêté, en Angleterre, sur le nombre de personnes présentant une consommation de vin, bière et spiritueux considérée comme à haut risque.
Sur la base d’un échantillon de 1700 personnes, 18,1% des adultes – représentant près de huit millions de personnes – étaient sujets, en octobre 2021, à une telle consommation lors des trois mois précédents. Deux ans auparavant, le problème ne concernait que 11,9% des plus de 18 ans – environ cinq millions de personnes –, contre 12,4% – six millions de personnes – en février 2020, juste avant les premiers confinements en Europe.
Augmentation plus forte en proportion chez les femmes
Ce niveau de consommation est déterminé en fonction des quantités d’alcool ingurgitées, mais aussi de la fréquence, du sentiment de culpabilité ou des conséquences sur les activités sociales.
Cette consommation excessive concerne plus d’hommes que de femmes, mais l’augmentation est en proportion plus forte chez ces dernières (passées de 1,6 à 2,3 millions, contre de 4 à 5,5 millions chez les hommes).
Des habitudes s’incrustent
Selon Julia Sinclair, présidente de la section addictions du Royal College of psychiatrists, la consommation d’alcool a fortement augmenté pendant la pandémie, car «nous étions limités dans ce que nous pouvions faire d’autre», mais aussi parce que «certaines personnes qui ne buvaient jamais, sauf lorsqu’elles allaient au pub, se sont mises à boire à la maison» en raison de leur fermeture.
Le problème? C’est désormais «devenu une habitude», et «certaines habitudes sont en train de s’incruster», a-t-elle mis en garde, très pessimiste sur un retour à des niveaux prépandémiques. «Pour l’instant, les données suggèrent que les gens qui avaient commencé à boire à la maison continuent, et qu’ils boivent en plus de ça» dans des bars.
Le phénomène est aggravé par le fait que, contrairement au pub, la consommation d’alcool à la maison «peut durer des heures», a conclu la chercheuse.