Royaume-UniElle doit verser une fortune à l’homme qui a abusé d’elle
La justice a condamné une Anglaise à verser des dommages et intérêts à un homme condamné pour l’avoir agressée sexuellement.

Kirsty Easthope, 52 ans, a perdu un long combat judiciaire contre l’homme qui l’avait agressée.
GoFundMeUne Anglaise se retrouve dans une situation qui semble aberrante et qu’elle juge insupportable: elle doit verser d’importants dommages et intérêts à un homme qui a abusé d’elle… La justice a tranché: elle doit lui verser 35 000 livres, soit près de 40 000 francs. Sans parler des frais de justice, encore plus importants.
Kirsty Easthope, aujourd’hui 52 ans, a été agressée sexuellement par le compagnon de sa mère durant des années, à partir de 2003. Longtemps, elle n’a pas osé porter plainte, craignant de ne pas être crue par la police. «Je lui disais juste d’arrêter. J’espérais toujours que ce serait la dernière fois, mais il était si persistant», raconte-t-elle, rapporte le «Daily Mail».
L’Anglaise a trouvé le courage de porter plainte après le décès de sa mère, en 2013. Son agresseur, Arthur Hepple, 84 ans aujourd’hui, avait alors été condamné. Mais comme il n’avait aucuns antécédents, il s’en était sorti avec du sursis.
L’homme a par la suite récidivé. En 2017, il a agressé sexuellement une femme et sa fille adolescente. Arthur Hepple a cette fois été envoyé derrière les barreaux.
Testament litigieux
Le litige, qui n’a rien à voir avec les agressions, est né à ce moment-là. Kirsty Easthope a alors loué un bungalow qui avait appartenu à sa maman.
Son agresseur est sorti de prison après un peu plus d’un an de prison. Il a alors décidé de poursuivre son ancienne victime en justice car dans son testament, la mère de Kirsty Easthope avait spécifié qu’il pourrait rester vivre dans le bungalow jusqu’à son décès. Arthur Hepple exigeait donc de pouvoir y habiter de nouveau. Et de l’argent pour les loyers qu’il n’avait pas perçus.
Kirsty Easthope s’est dite scandalisée par la démarche. Elle affirme que sa mère, durant de longues années avant son décès, avait souffert de démence et n’était plus en état de juger ce qu’elle avait couché sur son testament. Que si elle avait pu savoir que son compagnon agressait sexuellement sa fille, elle ne lui aurait jamais légué quoi que ce soit. Elle a cependant proposé différents autres logements à l’abuseur, qui a tout refusé.
Après un long bras de fer, la justice de Leeds (Yorkshire), dans le nord de l’Angleterre, a donné raison à Arthur Hepple. Kirsty Easthope doit maintenant expulser les locataires du bungalow et le lui «rendre». Ainsi que verser 35 000 livres à l’homme qui l’avait agressé.
«Sans remords pour ses crimes»
«Je ne comprends pas comment il n’a pas honte et comment il peut vouloir retourner vivre là où il n’est pas le bienvenu», commente Kirsty Easthope, qui décrit Arthur Hepple comme «sans aucun remords pour ses crimes, y compris l’angoisse mentale et physique qu’il m’avait infligée».
Malgré ce constat, la quinquagénaire a perdu son combat judiciaire. Elle doit en plus s’acquitter de tous les frais de justice, qui s’élèvent à quelque 100 000 livres (un peu moins de 114 000 francs). Soutenue par ses enfants, sa famille, des amis, l’Anglaise a lancé une cagnotte en ligne pour l’aider à s’acquitter de ces montants.