Football: Conference League: Bâle passe, YB chute et Vaduz crée l’exploit

Pour le FC Bâle, il y a des choses qui importent plus que d’autres. La qualification pour une Coupe d’Europe a un aspect vital: elle est source de recettes et surtout une belle vitrine pour exposer ses joueurs. Alors en arrachant la Conference League à la 86e minute jeudi soir grâce à un but de Michael Lang, le projet rhénan a trouvé une certaine pérennité. Les Bâlois ont en effet battu 2-0 le CSKA Sofia, de quoi compenser la défaite 1-0 de la semaine dernière en Bulgarie.

Longtemps pourtant, la prestation bâloise est allée decrescendo dans ce barrage décisif. On se ratait d’abord dans le dernier geste (une énorme double occasion pour Andi Zeqiri et Zeki Amdouni, qui se sont chacun heurtés sur le portier Busatto à la 18e minute, notamment). Puis, les choix dans le dernier tiers commençaient à être empruntés et surtout beaucoup moins instinctifs. Avant qu’on ne se retrouve dans l’incapacité de trouver la première passe. Bref, tout ça n’augurait rien de très emballant.

Jusqu’à cette secousse, un peu après l’heure de jeu. Au moment où plus rien ne tournait, où Alex Frei faisait entrer un nouvel attaquant (Szalai), eh bien c’est un milieu de terrain qui a fait basculer Saint-Jacques. L’ouverture de Dan Ndoye pour Fabian Frei était parfaite, et le capitaine trouvait finalement la faille. Oh, cela n’a pas changé du tout au tout le FCB, toujours aussi embêté avec le ballon. Si ce n’est que dans ces conditions, il était au moins dans le match et à un but de la qualification.

Et ainsi, tout est devenu plus abordable. Le CSKA Sofia se trouvait à la merci de la simple action un peu mieux jouée. Elle est venue un petit peu de nulle part, encore une fois, même si ce n’est pas faire honneur à Michael Lang. Le latéral droit sollicitait un judicieux relais avec Males qui l’envoyait dans la surface. À la clé de ce rush: une bonne crampe, mais surtout le but de la qualification pour les barrages de la Conference League. Cela suffit au bonheur, dans l’attente du tirage au sort des poules vendredi.

Young Boys a planifié dans ses comptes une participation à une phase de groupes européenne, Young Boys ne sera pas au rendez-vous. Après plus de trois heures et demie de lutte contre Anderlecht, après avoir effacé leur retard du match aller (0-1), les Bernois ont rompu au terme d’une séance de tirs au but calamiteuse. Leur effectif pléthorique devra se contenter de la Super League et de la Coupe de Suisse.

Une autre histoire avait pourtant commencé à s’écrire. Meschack Elia semblait avoir trop poussé son ballon à la 26e minute. Son piqué depuis la droite aurait pu s’arrêter là, mais le buteur bernois a trouvé le moyen de devancer d’une poignée de centimètres Wesley Hoedt. Ici est né l’espoir. La difficulté d’YB à se montrer incisif déjà aperçue au match aller restait, mais l’égalité générale changeait complètement la donne.

L’autre bonne nouvelle de la première mi-temps, c’est la solidité qu’offrait la ligne défensive suisse. Le défi qui se proposait à elle après la pause changeait du tout au tout, notamment avec l’entrée en jeu d’un certain Sebastiano Esposito. Anderlecht avait besoin d’un but, poussait, jusqu’à forcer le changement d’un Mohamed Ali Camara (65e) sous la pression d’un premier avertissement et du souffle adverse. Le maillon le plus fort de la chaîne restait: Cédric Zesiger. Le Fribourgeois a porté jusqu’au bout, mais en vain, les espoirs de qualification des siens sur ses épaules.

Ce YB principalement dangereux sur balles arrêtées a dû se résoudre à tantôt faire le gros dos, tantôt se montrer patient. Surtout lorsqu’il n’a plus été en mesure de s’offrir ni corner ni coup franc. Sa seconde période n’est pas un modèle, même si Jean-Pierre Nsame s’est retrouvé avec un ballon de Conference League au bout du pied. L’ancien Servettien ratait l’affaire, tout en se trouvant hors jeu. Dans la foulée Esposito faisait exploser le Lotto Park. Les Belges qualifiés? Non, hors jeu aussi! Les deux équipes partaient en prolongations.

Déjà au bénéfice de la clémence arbitrale sur certaines scènes litigieuses, Young Boys était sauvé par son poteau à la 111e. L’entrée de Kastriot Imeri à ce moment-là ne changeait pas le destin: la décision se ferait aux tirs au but. Le Genevois manquait sa tentative. Il n’était pas seul. YB devait dire au revoir à l’Europe.