EspagnePour le 3e jour de suite, des milliers de migrants tentent d’entrer à Melilla
Plus de 1000 personnes ont essayé de pénétrer vendredi, dans l’enclave espagnole au Maroc, mais elles en ont été empêchées par les forces de l’ordre, a annoncé Madrid.
Une nouvelle tentative massive de migrants d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla, sur la côte nord du Maroc, a eu lieu vendredi mais ce groupe de «plus de 1000» personnes n’y est pas parvenu, a annoncé le ministre espagnol de l’Intérieur.
«Ce matin, une autre tentative de franchir la clôture de Melilla de la part d’un groupe de plus de 1000 personnes» a eu lieu, «mais le franchissement a été évité» grâce à l’action des forces de l’ordre espagnoles et marocaines, a déclaré Fernando Grande-Marlaska, devant la presse.
«La collaboration et la coopération avec la gendarmerie marocaine sont totales, parfaites», a-t-il assuré. Et ce, alors qu’en mai, Madrid avait accusé Rabat d’«agression» et de «chantage» après l’entrée de plus de 10’000 migrants, en grande majorité des Marocains, dans l’autre enclave espagnole de Ceuta à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain.
Mercredi, la tentative d’environ 2500 migrants de pénétrer à Melilla avait été la plus massive jamais enregistrée dans cette enclave, selon les autorités. Le lendemain, environ 1200 migrants avaient de nouveau tenté d’y entrer.
Au total, en deux jours, 871 migrants ont réussi à rentrer à Melilla contre 1092 sur l’ensemble de l’année 2021. Fernando Grande-Marlaska a affirmé que ces migrants avaient fait preuve d’une «violence jamais utilisée» par le passé.
Si Madrid loue la «collaboration» de Rabat, une source au sein des forces de l’ordre espagnoles évoque une possible «pression» du Maroc et note qu’il est «très étrange que 2500 migrants descendent (vers la clôture depuis le Maroc) sans qu’aucune résistance ne leur soit opposée jusqu’à leur arrivée» au niveau de la clôture.
Brouille diplomatique
Melilla et Ceuta, à près de 400 kilomètres plus à l’ouest, constituent les seules frontières terrestres de l’UE sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l’Europe.
En mai, la crise de Ceuta avait eu lieu dans un contexte de brouille diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, provoquée par l’accueil en Espagne, pour y être soigné du Covid, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré des autorités marocaines.
Si les tensions se sont depuis apaisées, elles n’ont pas pris fin. Rappelée pour consultations en mai, l’ambassadrice du Maroc en Espagne n’est toujours pas revenue à Madrid.