Ajoie a fait preuve d'«une force de caractère exceptionnelle»

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Ajoie sauve sa peauJordane Hauert: «Une force de caractère exceptionnelle»

L’emblématique capitaine ajoulot a quitté la scène du hockey par la grande porte lundi soir après 22 saisons et 1042 matches disputés avec le HC Ajoie. Il revient sur ces douze derniers jours à haute teneur émotionnelle.

Julien Boegli La Chaux-de-Fonds
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Julien Boegli La Chaux-de-Fonds
Jordane Hauert célèbre le maintien du HCA dans l’élite.

Jordane Hauert célèbre le maintien du HCA dans l’élite.

Jonathan Vallat/freshfocus

Mal embarqué dans ce barrage de promotion-relégation, mené 2-0 dans la série face à La Chaux-de-Fonds, le HC Ajoie est finalement parvenu à sauver sa place dans l’élite à la faveur d’une prise de conscience collective, matérialisée par quatre succès consécutifs. 

Le dernier en date a été obtenu lundi soir (3-2) au prix d’un improbable retournement de situation. Improbable, oui, car les Jurassiens, clairement pas dans le coup lors de cet acte VI aux Mélèzes, ont réagi au 2-1 de Kyle Topping (52e) en inscrivant deux réussites, tombées un peu de nulle part, dans les quatre dernières minutes.

Le chiffre 6

C’est donc avec le sourire et un maintien en National League que Jordane Hauert a fait ses adieux au hockey en ce lundi 10 avril après 22 années passées au sein de la première équipe du HCA. La conclusion aurait pu être bien plus dramatique. Reste qu’à Porrentruy, l’histoire s’écrit à travers un chiffre: 6. Soit le nombre de matches nécessaires qui ont marqué chacune des étapes importantes du club ces sept dernières années. 

Le titre de Swiss League en 2016 a été remporté après que les hockeyeurs à la Vouivre ont éliminé La Chaux-de-Fonds, Olten puis Rapperswil à chaque fois en six rencontres de play-off. La promotion de 2021 a été fêtée au terme de l’acte VI de la finale contre Kloten. Leur maintien? Assuré en six rencontres! Lundi, il y a aussi eu cette réalisation de Jérôme Leduc. Ce 3-2 final marqué par le numéro 6. Le défenseur québécois, qu’on pensait ne plus revoir au HCA et dont le contrat était échu au 31 mars, aurait pu rejoindre sa Belle Province sans demander son reste.

Le HCA est soulagé grâce à un but de Leduc (No 6).

Le HCA est soulagé grâce à un but de Leduc (No 6).

Jonathan Vallat/freshfocus

Un but déterminant

Il a préféré soutenir ses camarades jusqu’au bout et participer à l’opération sauvetage. À Porrentruy, l’histoire s’écrit également en forgeant des légendes. Il y a eu Steven Barras en 2016. Il y a Jordane Hauert en 2023. «Captain Jo», auteur du but en prolongation lors de l’acte III – son unique réussite en National League – a sorti sa formation du guêpier. Tout un symbole. 

Fidèle à lui-même, ses premières pensées, au sortir de ce barrage de la peur, ont été pour le peuple jurassien. Sa reconnaissance? Elle est pour ses désormais anciens camarades de vestiaire. «Je n’arrive pas à l’expliquer, c’est énorme. On a une force de caractère dans cette équipe qui est simplement exceptionnelle», relève-t-il pour commencer.

Si bon nombre d’observateurs s’attendaient à devoir prolonger le plaisir – ou la souffrance c’est selon – jusqu’à un 7e acte décisif mercredi, lui n’a jamais envisagé cette possibilité. «Malgré tout ce qui s’est passé, malgré la douleur vécue ces derniers temps, on y a toujours cru.»  

«On n’a rien lâché»

Lundi, pour ce qui s’avère être sa dernière séance matinale, Jordane Hauert avait averti ses coéquipiers: «Je leur ai dit: les gars, je ne remets plus les patins à l’entraînement. On gagnera ce soir. Faites-le pour moi si vous le voulez, mais faites-le surtout pour vous et pour la région. Sur ce match comme sur l’ensemble de la série, on n’a rien lâché. On a été très forts mentalement.»

Menés 2-0 dans ce barrage, au bord du précipice, les Ajoulots ont su révéler leur force de caractère alors que l’abattement grandissait dans l’esprit des supporters. Hauert a-t-il craint, même un instant, de devoir s’en aller sur une relégation? «Mais c’est quoi cette question, franchement? Jamais de la vie! Si je m’étais dit cela, on était foutus. Je n’ai jamais eu ne serait-ce qu’une once de pessimisme. Jamais de la vie!»         

Une dernière parole pour refermer le grand livre de sa carrière avant de rejoindre Porrentruy où près d’un millier de fans attendaient l’arrivée des joueurs à 1h30 du matin. 

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