A Courroux, dans le Jura, un seul éclair et tout a volé en éclat!

Une boule de feu dans la maison, c’est l’image qui marque la mémoire de plusieurs résidants d’un quartier de Courroux (JU), au lendemain d’un orage qui a vu un éclair traverser plusieurs maisons via l’alimentation électrique, samedi après-midi.

Dans un jardin, un mur de pierres sèches s’est disloqué autour d’un étang. Des pierres et des tuiles ont giclé, une porte est sortie de ses gonds. L’orage semble avoir frappé un bouleau, avant de fuser en sous-sol. Les plus secoués ont été Christiane et Laurent Loviat. «Le corridor était rempli de briques. On n’a jamais vu ça, les pompiers non plus».

«C’est terrible, cette force», murmure Laurent qui faisait la sieste pendant que sa femme faisait le ménage… «Ce mur éclaté, je n’en reviens pas», dit-elle en se définissant comme «des gens tellement soigneux». Ça sentait le roussi: «On a eu peur que l’isolation ne fonde sous le plafond», rapporte Christiane. La viande du congélateur éteint a été déplacée et la lumière a été rétablie dans leur cuisine et leur chambre à coucher.

Pour certains résidents, c’est la blancheur de l’éclair qui était frappante: «Dans mon salon, j’ai vu le flash: un éclair lumineux a traversé la maison». Pour d’autres, c’est le bruit du tonnerre: «J’ai encore les oreilles bouchées», dit une résidente, quatre heures après la déflagration.

Pour Christiane Loviat, c’était une odeur âcre, peut-être causée par la combustion des câbles: «Cette odeur de soufre, dans la fumée, ça me brûlait la gorge», rapporte-t-elle.

Après les pompiers, les policiers et les électriciens, ce sont les assureurs qui se rendront à la rue du Raimeux, un secteur résidentiel composé de villas individuelles où tout le monde ou presque se tutoie. Des dégâts, il y en a partout: ici un carrelage explosé, là un mur troué. À l’intérieur comme à l’extérieur, il y aura une alimentation électrique et un réseau wi-fi à refaire.

«Nous avons déjà subi la foudre il y a 32 ans», dit un couple. C’était le 20 juin 1990, le jour où leur fille a eu 5 ans, mais l’éclair n’avait traversé que le conduit extérieur de la cheminée. Cette fois, avec un éclair à l’intérieur, la tranquillité n’est pas revenue dans le quartier: «Je vais avoir une trouille pas possible», dit une dame. Un homme renchérit: «Même Méline a eu peur, qui se préparait un chocolat à la cuisine».

Tous ont été secoués. Dans une villa, Madame était devant la TV, Monsieur descendait les escaliers quand «des débris ont giclé jusqu’à l’étage supérieur», par la cage d’escaliers. «Une chance qu’on n’en ait pas pris dans la figure», soupire Madame. «On en a eu dans tout le salon, fallait pas être assis dessus», dit quelqu’un en parlant du carrelage. Un troisième raconte: «Une planelle a sauté dans le coin du salon, les débris se sont plantés dans la poutre du plafond».

Les routeurs ont explosé. Au téléphone, un opérateur Swisscom a évoqué une panne survenue à 14 h 51. «Oui, c’est suite à l’orage», a informé l’abonné. Sans wi-fi, pas de télé: «Dimanche soir, on ira peut-être voir le dernier match de hockey Zoug-Zurich chez notre fille Nathalie», sourit un couple.

En fin de journée, c’est tout un quartier qui partage son expérience: «Et chez vous, Jean-Paul?». «Tous les câbles internet ont pété, l’ordinateur de la petite aussi, qui était branché…», répond le voisin.

«J’ai entendu la déflagration depuis Delémont», témoigne une Jurassienne. Samedi, la police résumait ainsi la situation, en évoquant un «violent orage»: «Un éclair d’une rare intensité s’est abattu sur plusieurs maisons».

«Des dégâts conséquents ont été perpétrés sur plusieurs bâtisses», a indiqué la police, en confirmant que «l’éclair suivait le câblage électrique des différentes villas, ce qui a eu pour effet d’arracher les prises de leur secteur et de briser des murs en brique tout au long de son parcours».

«Fort heureusement, aucun incendie ne s’est déclaré et aucun blessé n’est à déplorer», a conclu la police.