Policier tué au Kosovo: Chef présumé du commando remis en liberté

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Policier tué au KosovoLa justice remet en liberté le chef présumé du commando

Au lendemain de son arrestation, Milan Radoicic se retrouve en liberté sous contrôle judiciaire en Serbie.

Milan Radoicic, homme d’affaires et ancien responsable politique des Serbes du Kosovo.

Milan Radoicic, homme d’affaires et ancien responsable politique des Serbes du Kosovo.

AFP

Un tribunal de Belgrade a ordonné, mercredi, la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Milan Radoicic, chef présumé du commando qui a tué fin septembre, un policier kosovar, au lendemain de son arrestation à des fins d’interrogatoire. Un juge d’instruction a refusé la demande du parquet de placer en détention Milan Radoicic, 45 ans, tout en interdisant au suspect, privé de son passeport serbe, de quitter la Serbie et se rendre au Kosovo, a indiqué le tribunal, dans un communiqué. Le suspect devra se présenter dans un commissariat de police deux fois par mois et il pourra être détenu en cas de violation de ces conditions, selon la même source.

Accusé par les autorités kosovares d’avoir été le chef du commando paramilitaire qui a tué le 24 septembre un policier kosovar et blessé un autre, sur une barricade dressée à l’entrée du village de Banjska, dans le nord du Kosovo, M. Radoicic avait été arrêté mardi et placé en garde à vue, pour être entendu par un procureur. Le parquet serbe, qui mène sa propre enquête, a demandé sa mise en détention en raison du «danger de fuite».

Un «plan plus vaste»

Après l’attaque contre les policiers, les forces spéciales de la police kosovare ont lancé une opération contre ce groupe lourdement armé. Trois de ses membres, tous des Serbes du Kosovo, ont été tués, trois autres arrêtés. Les autres ont fui, dont Milan Radoicic, lui aussi un Serbe du nord du Kosovo à majorité serbe. La Serbie refuse de reconnaître l’indépendance que le Kosovo, son ancienne province méridionale à majorité albanaise, a proclamée en 2008. Les autorités kosovares ont indiqué avoir saisi lors de cette opération des quantités d’armes et de munitions suffisantes pour en équiper «des centaines de combattants» et ont accusé la Serbie d’avoir été derrière un «plan plus vaste» visant à «annexer le nord du Kosovo». Ces accusations sont rejetées par Belgrade.

Soupçonné de «terrorisme» par le parquet kosovar, M. Radoicic, un homme d’affaires considéré comme l’homme politique le plus influent dans la communauté serbe dans le nord du Kosovo, a lui-même affirmé, dans une lettre ouverte publiée avant son arrestation, avoir été à l’origine du commando, à l’insu de Belgrade. Lors de l’interrogatoire, il a toutefois nié les accusations, a indiqué mardi le parquet, qui le soupçonne d’«association de malfaiteurs» dans le but de commettre des «délits graves contre la sécurité publique», et d'avoir transporté et stocké des armes et munitions au Kosovo pendant huit mois, avant les dernières violences.

(AFP)

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