Ski alpin: Quarante ans après, les Mondiaux de retour à Crans-Montana?

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Ski alpinQuarante ans après, les Mondiaux de retour à Crans-Montana?

La station valaisanne, qui rêve d’organiser les Championnats du monde 2027, sera fixée mercredi soir sur son sort. Crans-Montana, qui avait été l’hôte de l’édition 1987, est l’une des deux favorites parmi quatre candidates.

Sylvain Bolt
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Sylvain Bolt
Le stade d’arrivée des Barzettes remodelé pourrait accueillir près de 20’000 spectateurs.

Le stade d’arrivée des Barzettes remodelé pourrait accueillir près de 20’000 spectateurs. 

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La nervosité est montée d’un cran en Valais. Sur le coup de 19h30, ce mercredi soir, la station de Crans-Montana sera fixée sur son sort. L’un des quatre candidats pour l’organisation des Mondiaux de ski alpin 2027 sera désigné. Quarante ans après l’édition historique organisée sur le Haut-Plateau en 1987, la station valaisanne rêve de retrouver ces émotions.

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«Notre projet repose sur des Mondiaux authentiques et l’idée est de faire revivre la magie de l’édition 1987, dont tout le monde se souvient», lâche Marius Robyr, directeur exécutif de la candidature. Pirmin Zurbriggen, Erika Hess, Vreni Schneider et Maria Walliser avaient décroché huit des dix titres à Crans-Montana.

Sur l’un des sites de 1987 (les Barzettes), un nouveau stade d’arrivée multifonctionnel serait construit en cas de vote favorable à Crans-Montana. Il pourrait accueillir près de 20’000 personnes pour les Mondiaux et pourrait être ensuite réutilisé (pour des combats de reines par exemple). 


Quelque 20 millions ont déjà été investis pour remodeler les pistes et la descente masculine de Bella-Lui ressemblerait à celle américaine de Beaver-Creek (USA). Le budget est estimé entre 60 et 80 millions et l’idée est d’intégrer la population locale et plus particulièrement la jeunesse. Marius Robyr et son acolyte Hugo Steinegger misent aussi sur leur expérience d’organisateurs, ce qui a permis à l’épreuve de Crans-Montana de devenir une classique du calendrier féminin de la Coupe du monde. «Ce qui est sûr, c’est que nous n’aurons aucun regret, car nous avons fait le maximum», souligne Hugo Steinegger. 

Des Bavarois discrets mais dangereux

Les Allemands de Garmisch-Partenkirchen sont les principaux adversaires de Crans-Montana. Comme les Valaisans, les Bavarois se sont déjà présentés à la candidature pour les Mondiaux de 2025. Mais ils avaient aussi été écrasés par les Autrichiens de Saalbach-Hinterglemm, qui s’étaient déjà présentés pour l’édition précédente. Ce premier critère (avoir postulé au moins une fois) est donc rempli par les deux stations.

Les Allemands n’ont en revanche pas été très présents au niveau de la communication (pas de site Internet propre à leur candidature et peu de présence sur les réseaux sociaux). Ont-ils été plus actifs en coulisses? 

Des tensions en coulisses entre la fédération allemande et FIS au sujet de la descente légendaire de Garmisch-Partenkirchen, qui figure au calendrier depuis 1954, et pourrait être supprimée, pourraient influencer le vote final.

Quant aux deux autres candidats, ils sont de parfaits néophytes. Les Norvégiens de Narvik proposent un décor de rêve, avec des pistes qui se jettent directement dans un fjord. Mais les Scandinaves ont très peu d’expérience dans l’organisation de courses internationales, et cela nécessiterait la construction de nouveaux tracés.

Andorre est le dernier candidat en lice pour l’obtention des Mondiaux 2027. Les Andorrans ont organisé avec succès les finales de Coupe du monde 2019, et accueilleront celles de l’hiver prochain. Selon les organisateurs valaisans, leur lobbying aurait été «plutôt agressif» et la candidature dispose d’importants moyens. Suffisant pour créer la surprise et venir contester le duel attendu entre Crans-Montana et Garmisch?


L’actrice Michelle Gisin va-t-elle convaincre le jury?


C’est au 47e étage de l’Allianz Tower de Milan que se déroule le 53e Congrès de la FIS de mercredi à jeudi. Aucune conférence de presse officielle n’est prévue à Milan, car la FIS a «verrouillé» l’événement (en raison du Covid-19?). La petite délégation valaisanne sera composée d’Hugo Steinegger et de Daniel Bollinger (responsable des Mondiaux à Swiss-Ski) à Milan. 

Vers 17h, Crans-Montana sera la première candidate à présenter son film d’une durée maximale de dix minutes. Suivront Garmisch, Narvik et Andorre. Ambassadrice de la candidature, Michelle Gisin est l’actrice principale du film de Crans-Montana qui sera diffusé. Les candidats, eux, ne pourront pas s’exprimer sur scène mais pourront répondre à d’éventuelles (et rares) questions des membres du conseil de la FIS. «Sur place, nous participerons à des meetings et nous tenterons de rencontrer quelques votants si possible», précise Daniel Bollinger.

Les organisateurs ont rencontré physiquement la plupart des votants de la FIS en amont. Les 18 membres (dont le Suisse Urs Lehmann) éliront leur favori. Le candidat qui obtient le moins de voix à chaque tour est éliminé, à moins que l’un d’eux n’obtienne la majorité absolue. Le verdict tombera vers 19h30. 

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