Candidat vertGerhard Andrey, l’homme qui défie la logique du Parlement
À une semaine de l’élection du Gouvernement, le Fribourgeois arpente le Palais fédéral en toute confiance.
- par
- Eric Felley
Candidat des Verts pour l’élection au Conseil fédéral du 13 décembre prochain, le Fribourgeois Gerhard Andrey arpente depuis deux jours la Salle des pas perdus avec sa longue silhouette et ses lunettes XXL. Démarche calme et souple, il passe d’un visiteur à l’autre ou s’arrête avec un collègue. Depuis quatre ans en ces lieux, il connaît bien les rouages de la maison.
Sa dernière intervention du 28 septembre était pour le moins ciblée: «Quelles sont les conséquences du cyberincident qui a touché le nuage Microsoft pour le Parlement?» La réponse du bureau est tombée il y a peu: aucune. La cybersécurité, la numérisation, la perte de la biodiversité ou le rôle de la Banque nationale suisse ont été au centre de ses préoccupations. Cela fait de lui un parlementaire un peu atypique, qui pourrait devenir le premier «geek» à entrer au Conseil fédéral.
Certes, cette nouvelle tentative des Verts de bousculer la formule magique a peu de chance d’aboutir, mais qui ne tente rien, n’a rien: «Cela reste très intéressant, observe-t-il. J’ai beaucoup d’échanges et des hearings des partis, dont les Vert’libéraux, les socialistes et, ce matin, j’étais invité par le président et le chef de groupe de l’UDC».
Par respect pour la concordance
On n’en saura guère plus sur ses pronostics: «Avec 10%, les Verts, nous voulons avoir un siège au Conseil fédéral pour que la concordance soit respectée. Ma candidature est avant tout une offre à nos collègues de prendre la responsabilité de nous inclure, car cela fait partie de cette culture de la concordance. Dans ce contexte, un parti a deux sièges, le PLR, et leur deuxième siège aujourd’hui n’a plus l’assise électorale légitime, tandis que nous, avec 10%, nous l’avons».
Comment se passera l’élection le 13 décembre? «La procédure pour le renouvellement du Conseil fédéral veut que la première élection sera celle de Guy Parmelin, prévoit-il. Ensuite, ce sera au tour d’Ignazio Cassis et c’est là que nous allons offrir à nos collègues du Parlement d’élire un Vert. Ce n’est pas contre une personne, mais c’est en faveur d’un siège pour un parti qui n’est pas représenté au Gouvernement. Pour nous, c’est une question de respect de la démocratie et de notre culture de la concordance».