«Plus de travail à temps partiel entraîne plus d’immigration»

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Croissance démographique«Plus de travail à temps partiel entraîne plus d’immigration»

La population locale est-elle la grande perdante d’une immigration croissante? Cela dépend, répondent les économistes. Certains en profitent, mais d’autres subissent la pression de la concurrence.

La Suisse va passer la barre de 9 millions d’habitants en 2023.

La Suisse va passer la barre de 9 millions d’habitants en 2023.

20min/Matthias Spicher

La Suisse devrait franchir la barre des neuf millions d’habitants cette année. Face à la croissance rapide de la population, beaucoup se posent – ​​une fois de plus – la question: l’immigration en vaut-elle vraiment la peine? En d’autres termes: est-ce que la population locale en profite si environ 74’000 personnes arrivent dans le pays chaque année? Cela dépend, répondent les économistes dans le «SonntagsBlick». Quiconque possède un terrain ou une maison fait partie des gagnants. «En raison de l’augmentation de la demande, la valeur des terrains et des biens immobiliers s’est multipliée», explique Michael Siegenthaler, expert du marché du travail au Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’EPFZ. Les entreprises qui ont embauché des immigrants et ont ainsi pu développer de nouveaux produits en ont également profité. Cela profite aussi aux employés de ces entreprises, par exemple sous la forme d’augmentations de salaire. En fin de compte, les gagnants sont
les immigrants eux-mêmes, dont les revenus ont augmenté.

Le revers de la médaille

Les perdants vivent principalement de l’autre côté de la frontière. «Une étude montre que l’émigration des infirmières et des médecins a eu un impact négatif sur la qualité des soins dans les hôpitaux du sud de l'Allemagne», relève Michael Siegenthaler. Un autre perdant – silencieux celui-là – est le sol en Suisse: l’immigration s’accompagne en effet d’une perte de terrains. À cela s’ajoute la pression sur les loyers. Ceux qui ne possèdent pas de maison sont confrontés à la hausse des loyers. Il y a aussi des perdants sur le marché du travail, selon l’économiste zurichois. «Une étude au Tessin a démontré que les salaires sont sous pression
en raison de la concurrence des frontaliers italiens.»

Notre prospérité, un des moteurs de l’immigration

Et que signifie l’immigration pour l’ensemble de la population? «Nous avons gagné en temps libre ces dernières années. Nous travaillons moins, mais nous produisons autant», analyse Michael Siegenthaler en se référant au produit intérieur brut (PIB) par habitant. En effet, le nombre d’heures travaillées par habitant a nettement diminué au cours des 30 dernières années: les Suisses travaillent plus à temps partiel, ont plus de vacances – et le nombre de retraités dans la population totale augmente. Notre prospérité est donc l’un des moteurs de
l’immigration. «Parce que nous travaillons moins, nous avons besoin de plus d’employés, poursuit l’économiste zurichois. Pour le dire franchement: plus de travail à temps partiel entraîne plus d’immigration.»

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(cle)

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