SuisseUne entreprise genevoise réussit à décontaminer Tchernobyl
Exlterra, à la pointe du développement durable, présente des résultats révolutionnaires, après avoir installé durant un an sa technologie Nucleus Separation Passive System.
- par
- Marion Emonot
Moins 46,6% et moins 37%. Ce sont respectivement les taux de réduction moyenne de radiation dans le sol et de radiation dans l’air obtenus par Exlterra (Excellence pour la Terre), au bout de dix mois d’installation de sa technologie sur un hectare de la zone d’exclusion de Tchernobyl, a annoncé, ce mardi, à Genève, cette entreprise suisse à la pointe de l'innovation. Le plus fou? Sa technologie, le Nucleus Separation Passive System (NSPS), n’utilise rien d’autre que les propres forces de la nature. Vous avez bien lu: pas de substances ni interventions artificielles quelconques. La voie est ouverte pour décontaminer sans rien atrophier.
Et pourtant, le NSPS, ça ne paie pas de mine. On l’a vu, lors de la conférence de presse où étaient annoncés ces résultats extraordinaires: de simples tubes blancs en polyéthylène de densité moyenne. Sauf qu’ils sont extrudés – c’est-à-dire que leur profil est modelé. Et que cinq extrudeurs dans le monde ont renoncé, sans parvenir au modelage de leur profilé calculé par les scientifiques.
Un «réel espoir»
Presque 5000 de ces tubes profilés de différentes longueurs ont été enfoncés dans le sol, à différentes profondeurs, sur une superficie d’un hectare dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Leur répartition répondait à un schéma qui leur permet d’utiliser les forces naturelles présentes dans la terre, comme la gravité, et qu’elles interagissent. «Les tubes forment entre eux un système qui travaille avec les forces naturelles. Il casse les liens, c’est l’inverse de la radioactivité, qui fait réagir les forces entre elles. Le NSPS «déréagit». Nous neutralisons la radioactivité», a expliqué le CEO d’Exlterra, Frank Müller.
« Ces résultats sont remarquables», a réagi Sergiy Kireiev, directeur général de SSE Ecocentre, à Tchernobyl, l’organisme d'État ukrainien spécialisé dans le suivi de la radiation environnementale dans la zone d'exclusion de Tchernobyl. «En 35 ans, c’est la première fois qu’une telle technologie parvient à abaisser aussi significativement le niveau de radioactivité dans le sol et dans l’air. C’est un réel espoir pour toute cette zone, y compris pour le traitement du sarcophage.»
Franck Müller estime à quinze ans le nombre d’années nécessaires pour décontaminer l’ensemble du site. Il rêve déjà à prêter main forte pour Fukushima et éviter que les eaux contaminées ne soient déversées dans les océans.