Football: Un séduisant FC Sion fait revivre Tourbillon

Publié

FootballUn séduisant FC Sion fait revivre Tourbillon

Un 2-2 contre GC: le club valaisan n’a pas gagné, mais il a confirmé son embellie. L’expulsion de Cavaré a pesé lourd.

Nicolas Jacquier Sion
par
Nicolas Jacquier Sion

Les derniers doutes se sont estompés, laissant place à une heureuse certitude. Tant il est vrai que le FC Sion nouveau ne ressemble définitivement plus à l’ancien, celui-là même que le public abhorrait, parce qu’il n’y trouvait pas son compte en matière d’émotions partagées. Ce printemps encore, Tourbillon grondait, critiquait, sifflait, une colère sourde descendait des gradins pour vilipender Paolo Tramezzani, ce coach accusé de brider l’esprit du jeu et dont le départ était espéré à défaut de pouvoir être exigé.

Si le Mister n’a pas quitté son banc, il n’en a pas moins suffisamment modifié son approche (devenue beaucoup moins rigoriste) pour que Sion, à son tour, change aussi, ce qui avait déjà valu quatre premières sorties qualifiées d’encourageantes sinon prometteuses au niveau du contenu. Confirmant leur spectaculaire redressement, le nouvel opus proposé hier par les Valaisans contre GC n’a en rien dépareillé le changement aperçu depuis le lever de rideau.

Moralité: on ne s’ennuie plus à Tourbillon, on y vibre à nouveau, on y retrouve un ballon qui n’est plus prisonnier de tristes desseins. C’est ce que réclamaient les fans – il en résulte une communion retrouvée loin d’être anodine.

Alors, certes, son locataire, dont l’ultime succès fêté à domicile remonte au… 2 mars (1-0 contre Lausanne), n’est toujours pas parvenu à s’y imposer cette saison, mais le point qui a sanctionné son rendez-vous avec l’empêcheur de jouer zurichois est de ceux qui font grandir. Il récompense l’état d’esprit d’une formation qui n’a jamais rien lâché et su trouver les ressources pour compenser l’expulsion un brin stupide de Cavaré. Après son sans-faute zurichois lui ayant valu de figurer dans l’équipe type de la quatrième journée, Saintini est lui aussi apparu en retrait.

C’est à ce moment-là, malgré deux buts trop facilement encaissés, que Sion a révélé sa nouvelle force de caractère. Alors qu’il aurait sans doute craqué en d’autres temps, celui de cet été 2022 ne s’est pas liquéfié. Avec la complicité de Loosli, Poha a pu égaliser avant que Sion ne multiplie les centres et les corners sans parvenir à en exploiter aucun. Pour franchir un palier, c’est ce qu’il faudra travailler…

Des joueurs qui paraissent libérés

Avant ce final débridé et sous haute tension, Sion avait démontré combien il avait déjà englobé les éléments de son audacieuse métamorphose. Autant ses joueurs pouvaient irriter il y a quelques mois encore, autant on les sent désormais libérés, capables de se piquer de toutes les audaces. À l’image de ses hommes du milieu, lesquels devaient se régaler durant près d’une heure.

Alors qu’une victoire l’aurait installé en tête du classement avant le choc dominical entre YB et Servette, ce qui ne lui est plus arrivé depuis dix ans, Sion en est quitte pour vivre de ses progrès. Si tout reste bien sûr fragile, tout est aujourd’hui possible. La suite dépendra aussi de l’issue du mercato valaisan. Balotelli ou pas, Niang ou un autre, on prête à Christian Constantin la volonté de frapper un, voire plusieurs grands coups avant la clôture des transferts. L’idée d’aller tutoyer les sommets de la Super League n’a pas abandonné le patron de Tourbillon. Il lui reste un peu plus de deux semaines pour s’en donner les moyens.

Ton opinion