Tensions avec la Serbie: La présence des soldats suisses au Kosovo remise en question

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Tensions avec la SerbieLa présence des soldats suisses au Kosovo remise en question

Alors que la tension est vive entre la Serbie et le Kosovo, les partis sont divisés sur le soutien de Berne à la mission internationale de promotion de la paix KFOR de l’OTAN.

Entretien au bureau de la KFOR entre deux membres de l’équipe de liaison et surveillance.

Entretien au bureau de la KFOR entre deux membres de l’équipe de liaison et surveillance.

Swisscoy/KFOR

La situation est extrêmement tendue à la frontière entre la Serbie et le Kosovo et tant les États-Unis que l’UE appellent à la désescalade. Belgrade menace le jeune État voisin, qu’il ne reconnaît toujours pas, de recourir à la violence et l’armée serbe est dorénavant en position de combat. Au milieu se trouvent 195 membres de la Swisscoy, le contingent de l’Armée suisse mis à disposition de la mission internationale de promotion de la paix KFOR de l’OTAN.

Hasard du calendrier, le Conseil fédéral a remis aux Chambres fédérales, le 23 novembre dernier, son message sur la prolongation de la participation suisse à la KFOR de 2024 à 2026. I­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­l prévoit une augmentation des dépenses annuelles de 40 à 45 millions de francs. Berne veut aussi pouvoir augmenter, en cours de mandat, l’effectif du contingent de maximum 30 militaires, afin de permettre à l’armée de répondre aux éventuels besoins supplémentaires de la KFOR.

Risque d’un conflit armé trop grand, selon l’UDC

Pour le coup, ce genre de demande, qui passait sans problème aux Chambres jusqu’ici, prend une tournure politique. Ainsi l’UDC vient de réclamer que Berne retire immédiatement ses troupes. «En aucun cas des militaires suisses ne doivent être impliqués. Le risque qu’ils soient entraînés dans un conflit armé est trop grand, ce d’autant que cet engagement plus que douteux coûte 45 millions de francs par an», estime le conseiller national zurichois Mauro Tuena dans un communiqué jeudi. «La Suisse est un pays neutre et n’est pas membre de l’OTAN. En cas de conflit, elle ne doit prendre parti ni pour la Serbie ni pour Kosovo», estime l’élu UDC.

Interrogées jeudi par le «Tages-Anzeiger», les conseillères nationales zurichoises Min Li Marti (PS) et Marionna Schlatter (Verts) se tâtent sur la question. Pour la Verte, il est clair que la présence de la KFOR a un effet stabilisateur dans la région. Mais la question est de savoir quel rôle la Suisse doit jouer à l’avenir au Kosovo, dit-elle. Quant à Min Li Marti, elle rappelle que le PS a toujours soutenu la Swisscoy. «Mais il ne peut pas y avoir une présence éternelle de la KFOR là-bas», estime-t-elle. Un retrait devrait toutefois être lié à une perspective plus stable, selon elle.

Un mauvais signe

Pas question de quitter le Kosovo, estime en revanche la conseillère nationale PLR Maja Riniker. «Le parlement doit prolonger le mandat de la Swisscoy, exige-t-elle. Y renoncer maintenant serait mauvais, car notre engagement, en tant que pays neutre, est considéré comme un signal extrêmement important là-bas», explique l’élue argovienne.

En sécurité pour l’instant

Selon les estimations des responsables de la Swisscoy, les 195 militaires suisses présents au Kosovo ne sont actuellement pas en danger. En outre, ils ont été préparés à bien gérer la situation et se mettre en sécurité, selon le chef des soldats suisses dans la KFOR, Roman Camenisch, interviewé par «20 Minuten». «Ils savent comment réagir lorsque des tensions ethniques et politiques apparaissent. C’est pour cela que nous sommes ici et qu’il faut aujourd’hui des promoteurs de paix», indique-t-il. Mais le Conseil fédéral peut décider à tout moment d’ordonner à la Swisscoy de rentrer au pays. Ce qui pourrait intervenir si la sécurité de la Swisscoy n’était plus garantie. Mais rien ne va dans ce sens à l’heure actuelle.

(cht)

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