Hong KongUn karaoké en pleine pandémie coûte son poste à un ministre
Caspar Tsui, ministre des Affaires intérieures, a donné sa démission après avoir été surpris dans une fête en pleine pandémie.
Un ministre de Hong Kong a démissionné, lundi. Caspar Tsui avait été vu dans une fête d’anniversaire avec plus de 200 personnes, au moment où les autorités avaient demandé à la population d’éviter les rassemblements pour prévenir la propagation du Covid-19. «J’ai présenté ma démission à la cheffe de l’exécutif et j’ai l’intention de quitter mon poste aujourd’hui», a annoncé dans un communiqué, le ministre des Affaires intérieures.
«Étant l’un des principaux responsables chargés de la lutte contre l’épidémie, je n’ai pas donné le meilleur exemple», a reconnu le ministre de 45 ans, qui était l’une des figures montantes de l’establishment pro-Pékin, à Hong Kong. Cette affaire embarrasse le gouvernement de la cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, dont le mandat, qui s’achève en mars, a été marqué par les grandes manifestations prodémocratie de 2019 et par la vaste répression de la dissidence qui a suivi.
Participants en quarantaine
Le 3 janvier, plus de 200 convives avaient participé dans un bar à tapas de Hong Kong à la fête d’anniversaire de Witman Hung, le représentant de la ville à l’Assemblée nationale populaire de Chine. De nombreux dignitaires, parmi lesquels Tsui ainsi que les chefs de la police et de l’agence anticorruption, figuraient parmi les invités. Le scandale a éclaté quand, en raison de la présence à cette fête d’une personne contaminée au Covid-19, une grande partie des participants – dont M. Tsui – ont été envoyés par les autorités à l’isolement dans un camp de quarantaine.
Même si la fête d’anniversaire n’était pas illégale, elle a eu lieu trois jours après que les autorités sanitaires de la ville ont recommandé à la population d’éviter les grands rassemblements. Des photos de la fête, montrant les dignitaires chantant du karaoké et poser sans masque, avaient fuité dans la presse de Hong Kong, et Mme Lam avait ordonné une enquête.
Hong Kong a été largement épargné par la pandémie de Covid-19, au prix d’une politique draconienne d’isolement, de dépistage, de traçage de cas et de mesures barrières. L’apparition récente de foyers épidémiques liés aux variants Delta et Omicron ont entraîné un nouveau durcissement des restrictions.