VoileAlinghi Red Bull Racing sur le podium «sans rougir»
Le Team suisse n’a pas pu se qualifier pour la finale remportée par Team New Zealand, mais il grimpe sur le podium des régates préliminaires de Djeddah.
- par
- Grégoire Surdez
Il fallait faire un sans-faute pour accéder au duel final. Alinghi Red Bull Racing n’a malheureusement pas rendu une copie parfaite lors du 3e jour des régates préliminaires de Djeddah. En embuscade derrière Team New-Zealand et Luna Rossa Prada Pirelli, le Team suisse avait besoin de deux victoires lors des deux dernières courses qualificatives tout en spéculant sur une contre-performance des Italiens, seule équipe encore à portée d’étrave.
Dans des conditions très musclées, avec un plan d’eau moins plat que les deux premiers jours, Arnaud Psarofaghis et Cie ont d’emblée laissé passer leur chance. Pourtant bien parti, l’AC40 suisse a été victime d’un amerrissage fatal très tôt dans cette manche 7. «Dans la première course aujourd'hui, le bateau est retombé sur la coque et nous avons perdu du terrain sur le reste de la flotte, explique le skipper No 1 d’Alinghi Red Bull Racing. Il nous était difficile de revenir».
Une erreur et tout s’envole. «Ces courses ne pardonnent pas la moindre faute, commente Glenn Ashby, consultant pour les médias de la Coupe et vainqueur sortant de cette compétition. Le niveau des équipes est très homogène et la voile devient un jeu d'erreurs. Jusqu’au dernier virement, tout reste possible tant les écarts sont faibles entre les équipes.»
L’Australien est l’un des maîtres du foiling. Multiple champion du monde, il a été conquis par le spectacle proposé pendant trois jours en Arabie Saoudite. «Huit manches qualificatives, une finale fabuleuse entre les deux équipes qui ont trusté toutes les victoires de manche, nous avons enfin eu le spectacle que l’on est en droit d’attendre sur un évènement comme la Coupe de l’America.»
Il est vrai que les images en provenance de Djeddah étaient particulièrement spectaculaires. Dans un vent léger, médium ou fort, les AC40 ont été d’incroyables supports pour permettre aux équipes de se jauger à armes égales. Si la première confrontation de Villanova avait été tronquée en octobre dernier, ces joutes sur la mer Rouge ont apporté leur lot de certitudes et permettent de dégager une première hiérarchie. Le Defender a toujours une (petite) longueur d’avance puisqu’il a été le grand dominateur de ces régates en gagnant cinq manches sur 8 ainsi que le match pour la finale. Peter Burling est fait d’un autre moule que le commun des marins et semble insensible à la pression.
La belle surprise de Djeddah est venue du Team Italien qui alignait un équipage new-look et marqué du sceau de la jeunesse avec un barreur de 19 ans, biberonné au 69F, et absolument éblouissant de maîtrise jusqu’au dernier passage de la bouée au vent. Alors qu’il talonnait Emirates Team New-Zealand, le bateau italien a piqué du nez d’un seul coup, passant de 40 nœuds à zéro en un seul instant. Un choc d’une violence assez folle qui est venu rappeler à tout le monde que l’impression de facilité dégagée par ces virtuoses est à la fois fragile et trompeuse.
Dans ce contexte d’excellence, il faut donc apprécier la solide performance d’Alinghi Red Bull Racing qui se classe 3e de l'événement. Devant des grosses nations de la voile internationale que sont les États-Unis, l’Angleterre et la France. Il n’aura manqué qu’une victoire de manche pour que les sourires soient vraiment francs dans le camp suisse. Mais l’essentiel est ailleurs. «Nous avons fait une belle deuxième course, en allant où nous le voulions et en nous battant pour la victoire du début à la fin, analyse Arnaud Psarofaghis. Nous sommes contents de finir sur une belle note avec une 2e place. Au fond, je pense qu'on est dans le coup! Nous sommes dans le groupe de tête plutôt qu'en queue de peloton. Nous avons terminé sur le podium, nous n'avons pas à en rougir».