Football - Geiger: «Servette ne sait pas faire match nul, et c’est tant mieux»

Alain Geiger n’était pas peu fier d’avoir réussi à appliquer son plan tactique dimanche. Zurich n’est jamais meilleur que lorsqu’il a de l’espace pour se projeter? «Alors on lui a laissé le ballon. De gré jusqu’à l’expulsion de David Douline (68e), puis de force à 10 contre 11. C’était aussi l’idée en titularisant Nicolas Vouilloz, un défenseur central, en tant que latéral droit. Il a moins de projection qu’un latéral de métier mais, défensivement, rien n’est passé de son côté. Ceesay, qui aime tant se projeter dans le dos de la défense, n’est presque jamais parvenu à le faire.»

53e minute, Zurich pousse pour égaliser. Cafouillage dans la surface servettienne, une première frappe est détournée par Timothé Cognat. «Je vois que Jérémy Frick est sorti, qu’il est avancé dans ses seize mètres. Automatiquement, je comprends que ma place est sur la ligne de but», glisse après coup Steve Rouiller. Réflexe gagnant. Antonio Marchesano arme une frappe qui finit sur sa tête. C’était moins une. Et plus que jamais le moment où Servette a composté sa victoire.

«On a joué en laissant tout ouvert à Lausanne. Il n’y a pas de miracle. Aujourd’hui, on a réfléchi défensivement, on ne s’est pas découvert», pose Alain Geiger. Il y a là tout le Servette FC, capable du pire (défaite 4-1 face à la lanterne rouge) puis du meilleur (succès face au plus que probable futur champion) en l’espace de sept jours. «On ne sait pas faire match nul. C’est tant mieux. Parce qu’avec 36 points, on est relégués… Notre base, c’est une quinzaine de victoires par saison. Ça vaut bien plus que 36 matches nuls.»

L’entraîneur grenat a tellement l’habitude d’être questionné, voire attaqué, sur le sujet qu’il n’attend même plus d’être lancé dessus en conférence de presse. «Aujourd’hui, onze jeunes de l’Académie sur la feuille de match, dont quatre sur le terrain au coup d’envoi. On est en train de mettre en place une base vraiment, vraiment intéressante pour la suite.» Valton Behrami (18 ans) a notamment eu droit à sa deuxième titularisation en Super League. 

Les polémiques sur l’arbitrage et le Servette FC font route commune cette saison. Alors un confrère de «Blick» a tendu la perche à Alain Geiger. David Douline a-t-il vraiment mérité son expulsion, survenue pour deux cartons jaunes? «Zurich est déjà champion, il n’a pas en plus besoin du soutien des arbitres… Mais aujourd’hui, ça m’est égal.» La victoire n’est pas étrangère à ça.