FootballMarco Degennaro: «La nuit dernière, j’ai fait un très mauvais rêve»
Pour le directeur général d’Yverdon Sport, la promotion ne sera acquise que si son équipe ajoute un dernier point à son butin. Car en football, «le pire est toujours possible».
- par
- André Boschetti
Samedi soir, au coup de sifflet final du haletant duel entre Yverdon Sport et Thoune (1-0), la pelouse du Stade municipal voyait, pour la deuxième fois en une semaine, une bonne centaine de supporters yverdonnois rejoindre leurs joueurs pour fêter une victoire qui avait l’agréable saveur d’une promotion en Super League. Enfin presque puisqu’il ne manque désormais plus qu’un seul point – dans le pire des cas – au leader de Challenge League pour officialiser un retour au sein d’une élite que le club nord vaudois avait dû quitter il y a 17 ans tout juste.
Deux ans après avoir rejoint YS en tant que directeur général, Marco Degennaro n’est donc plus qu’à un infime détail de fêter une nouvelle promotion après celle acquise alors qu’il occupait les mêmes fonctions à Bellinzone. Un dirigeant qui, faut-il le rappeler, a aussi oeuvré avec un certain succès – deux victoires en Coupe de Suisse – au FC Sion jusqu’en juin 2021.
Marco Degennaro, la nuit de samedi à dimanche a dû être longue, non?
Oui, mais pas trop quand même. Nous avons passé une bonne soirée ensemble, sans excès. Nous avons simplement voulu fêter comme il se doit cette victoire très importante remportée un peu plus tôt contre Thoune, un adversaire de grande qualité. Trois points qui nous rapprochent un peu plus de la promotion, rien d’autre.
A vous entendre, rien n’est encore fait. Sérieusement, vous doutez encore un peu?
Bien sûr. Je suis certainement un peu superstitieux mais aussi depuis trop longtemps dans le monde du football pour savoir combien tout peut très vite changer. La seule chose dont je suis certain aujourd’hui, c’est qu’avec un point supplémentaire lors de nos trois prochains matches, Yverdon sera promu.
Difficile d’imaginer l’équipe vue tout au long de cette saison, et notamment ces dernières semaines, perdre trois rencontres de suite, non?
Peut-être mais je me méfie quand même. (Il marque une pause) Vous savez, la nuit dernière j’ai fait un très mauvais rêve: je regardais le classement final et je voyais Yverdon à la quatrième place! Un vrai cauchemar. Heureusement que je suis réveillé ensuite. Pour moi, il est encore tout à fait possible que le LS, Wil et Stade Lausanne Ouchy terminent la saison à égalité parfaite avec nous. Pour éviter ce scénario catastrophe, nous savons exactement ce que nous devons faire.
Autant régler le problème dès vendredi contre SLO à la Pontaise.
Oui, ce serait bien sûr l’idéal. Mais ce dernier derby vaudois de la saison sera aussi très compliqué. J’ai encore en mémoire la gifle que nous avions prise lors de notre dernière visite à la Pontaise (Ndlr: 0-5 le 19 novembre dernier). J’ignore pourquoi mais nous éprouvons toujours pas mal de difficultés face à cette très bonne équipe lorsqu’elle évolue à domicile. C’est un collectif très physique, bien organisé et redoutable offensivement. Et puis, SLO lutte encore pour la promotion, il y aura donc un véritable enjeu vendredi.
Quel est le secret d’YS?
La stabilité d’abord. Malgré une mauvaise deuxième partie de saison passée, l’équipe avait montré à maintes reprises – notamment en atteignant les demi-finales de la Coupe de Suisse – qu’elle était de meilleure qualité que ne laissait croire son classement final (8e). A part deux ou trois petits changements et l’intégration de quelques jeunes du cru, nous avons donc choisi de garder notre confiance aux même joueurs. Pour diriger ce groupe nous avons ensuite eu la main heureuse en engageant Marco Schällibaum.
Une bonne partie du mérite lui revient-elle?
Absolument. Son approche offensive convient parfaitement aux caractéristiques des joueurs. Et surtout Yverdon propose ce jeu spectaculaire et généreux que j’apprécie et qui plait beaucoup au public. Il a aussi su créer un vrai groupe uni et solidaire dont l’esprit s’est encore renforcé lors des moments difficiles que nous avons, comme chaque équipe, dû traverser cette saison.
Et l’avenir, comment le voyez-vous?
(Il rit) Vendredi prochain à la Pontaise puis, la semaine suivante, contre Aarau au Stade municipal et enfin à Wil. Personnellement, je sais qu’il n’est pas exclu que nous devions nous déplacer à Wil le 27 mai avec l’obligation de prendre ce dernier point qui nous manque encore. Nous sommes prêts à batailler jusqu’au bout.