MotocyclismeMarc Márquez, l’absent dont on parle
Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive – rappelez-vous la longue période de doutes le concernant après son grave accident de Jerez, en 2020: Marc Márquez est celui dont on parle le plus à Portimão.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
Il n’est pas présent physiquement dans le paddock du circuit de l’Algarve, à Portimão, mais Marc Márquez est dans toutes les discussions. Rapport, bien sûr, à l’accident survenu samedi dernier, alors qu’il s’entraînait en «off road», sur un circuit proche de son domicile, avec un compatriote champion du monde d’enduro. Mardi, son employeur – le team Repsol-Honda – annonçait son forfait, en évoquant une «légère commotion cérébrale.» Mais on connaît le langage aseptisé (et parfois mensonger) des communiqués officiels des équipes et c’est justement en parfaite connaissance de cette situation que beaucoup d’observateurs – même certains de ses collègues pilotes – pensent que la situation est plus grave que ce que l’on veut bien dire: «C’est quand même Marc Márquez! Ce n’est pas une légère commotion qui peut le tenir éloigné d’un circuit.»
Dans la journée, d’ailleurs, de plus en plus de gens croyaient savoir que le forfait pour ce GP d’Algarve pourrait être suivi par un autre, dans une semaine, pour la finale du championnat 2021. Où le problème devient plus complexe, c’est lorsque l’on sait que les 18 et 19 novembre, soit le jeudi et le vendredi qui succèderont au dernier GP de l’année, des tests MotoGP se tiendront à Jerez de la Frontera et qu’ils seront très importants pour le futur. Ce sera en effet, pour les différents constructeurs, l’unique occasion de «sortir» leurs prototypes 2022 et de les faire tester par leurs pilotes titulaires. Pour Honda, il semble donc indispensable que son pilote vedette participe à ces deux journées. Car c’est sur la base des remarques et des relevés télémétriques de ces essais que les ingénieurs japonais arrêteront ensuite «la» version 2022 de leur moto. Qui doit progresser dans plusieurs domaines, «notamment la traction en sorties de virages», souffle Pol Espargaró, l’équipier de l’octuple
champion du monde.
Les cinq derniers jours...
Journée de qualifications ce samedi, GP d’Algarve dimanche puis, de vendredi au dimanche suivant, GP de Valencia: cinq jours, il reste cinq jours d’action aux futurs retraités que sont Thomas Lüthi et Valentino Rossi. Si, en Moto2, Lüthi signe le 22e chrono du jour (à 1 seconde de la pole position), le roi Rossi n’est qu’avant-dernier en MotoGP, à 1,7 seconde du nouveau champion du monde, Fabio Quartararo. «Tout sera terminé dans neuf jours; comparé aux 26 dernières années, ce n’est pas grand-chose, rigole l’idole. J’aimerais pouvoir donner le meilleur jusqu’à la fin, donc rester concentré. Dans ces conditions, je préfère ne pas penser au lundi qui suivra le GP de Valence!»
Ce lundi-là, il deviendra officiellement propriétaire de team en MotoGP (le nom du second pilote qui fera la paire avec Luca Marini n’est toujours pas officialisé, mais tout le monde sait qu’il s’agira de Marco Bezzecchi).
... Et les premiers d’une nouvelle vie
Valentino Rossi a néanmoins déjà commencé sa nouvelle carrière de pilote... automobile. La semaine dernière, il testait à Misano la Ferrari dont il partagera le volant avec son demi-frère Luca Marini et son copain de toujours, Uccio Salucci, lors d’une course programmée en janvier à Abu Dhabi et que les trois hommes ont déjà disputée ensemble à trois reprises: «Ce sera encore pour le fun. Ce n’est qu’ensuite que l’on va se mettre autour de la table pour établir mon programme 2022.» À quoi pourrait-il ressembler? On sait que, progressivement, le championnat du monde d’endurance va accueillir dans sa nouvelle catégorie Hypercar plusieurs importants constructeurs (Peugeot en principe dès le milieu de l’année prochaine, puis Ferrari, Porsche, Audi et d’autres à l’horizon 2023).
De là à imaginer une Ferrari portant le N°46 aux 24 Heures du Mans, il y a un pas qui est peut-être déjà franchi. «L’an prochain, je roulerai en GT. Je ne sais pas encore si ce sera dans le cadre du WEC (ndlr: le championnat du monde), de l’European Le Mans Series (ndlr: le championnat d’Europe) ou du Challenge GT international», souffle Rossi. Qui rêve, bien sûr, de goûter un jour à la catégorie reine: «Mais avant de penser à cela, il faudra voir si je suis assez rapide, c’est ce que nous essaierons de savoir l’an prochain.»