Guerre en UkraineQui est le «boucher de Boutcha», qui aurait ordonné les massacres?
Un lieutenant-colonel qui a passé un mois à Boutcha est suspecté d’avoir encouragé ou orchestré les atrocités commises par des soldats russes.
- par
- Renaud Michiels
Corps de civils abattus jonchant le sol, cadavres retrouvés dans des fosses communes, témoignages de viols ou de torture: le massacre qui aurait été commis à Boutcha par les forces russes avant de quitter la ville ukrainienne a horrifié le monde. Qui est responsable de ce qui constituerait des crimes de guerre? Ont-ils été ordonnés? Tous les regards se tournent aujourd’hui vers un officier russe nommé Azatbek Omurbekov, désormais surnommé le «boucher de Boutcha».
Cet homme qui aurait une quarantaine d’années pourrait avoir ordonné les exactions. Il est en tout cas à la tête d’une unité qui était sur place, a affirmé un groupe d’activistes ukrainiens nommé InformNapalm, qui enquête sur les crimes de guerre.
Selon ses recherches, Azatbek Omurbekov est lieutenant-colonel et dirige la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, forte de quelque 1600 hommes. Cette brigade est restée plus d’un mois à Boutcha et s’est repliée le 30 mars dernier, explique France Info. La brigade s’apprêterait à se redéployer vers la ville de Kharkiv.
«Services exceptionnels»
Le «boucher de Boutcha» aurait déjà été actif en Ukraine, en Crimée et dans le Donbass, en 2014. Cette même année, le ministère russe de la défense lui a remis une médaille pour «services exceptionnels».
Fin 2021, Azatbek Omurbekov a été béni par l’Église orthodoxe, selon «Times». Il a alors déclaré: «Ce ne sont pas nos armes le plus importante, l’histoire montre que la plupart de nos batailles se gagnent avec nos âmes. Avec la bénédiction du Tout-Puissant, nous espérons réaliser les mêmes choses que nos ancêtres ont réalisées.»
Le lieutenant-colonel Omurbekov a-t-il orchestré les atrocités commises à Boutcha? Les a-t-il encouragées? A-t-il «laissé faire»? Des enquêtes menées sur place devront le déterminer.
Reste que l’homme doit aujourd’hui se sentir traqué. Le collectif ukrainien InformNapalm ne s’est pas contenté de diffuser son nom et sa photo. Il a aussi publié son adresse, son mail et même son numéro portable. Il est d’ailleurs précisé que les activistes ont tenté de l’appeler mais ce sont des proches qui ont répondu, disant qu’ils n’avaient pas de nouvelles du «boucher de Boutcha» depuis plusieurs jours.