Mostra de VeniseD’Almodovar à Ridley Scott, le cinéma mondial fait sa rentrée
La 78e Mostra de Venise s’ouvre mercredi soir avec la projection du dernier film du réalisateur espagnol Pedro Almodovar.
Un duo emblématique du cinéma espagnol, Pedro Almodovar et Penélope Cruz, ouvre la course au Lion d’or, prélude d’une Mostra de Venise qui mêle cinéma d’auteur et grands noms de Hollywood, de Ridley Scott à Denis Villeneuve.
Le nouveau film du cinéaste espagnol, «Madres Paralelas», dans lequel il retrouve son actrice fétiche, fera l’ouverture du plus ancien festival du monde, mercredi soir.
À 71 ans, l’Espagnol, auteur de films emblématiques comme «Tout sur ma mère» ou «Parle avec elle» ne devrait pas dérouter ses fans, avec l’histoire du destin de deux femmes qui accouchent le même jour. L’enfant terrible de la Movida espagnole a déjà alimenté un premier buzz, le réseau social Instagram ayant brièvement censuré l’affiche du film, un téton d’où perle une goutte de lait, pour violation de ses règles sur la nudité. Avant de faire machine arrière.
Deux fois distingué aux Oscars mais en quête d’un prix majeur à Venise, Almodovar fait face à 20 autres films en compétition.
Ils devront séduire un jury présidé par le Sud-coréen Bong Joon-Ho, Palme d’or 2019 avec «Parasites» et Oscar du meilleur film l’année suivante. Le jury réunit notamment l’actrice franco-belge Virginie Efira et la réalisatrice américaine d’origine chinoise Chloé Zhao. Cette dernière, avec «Nomadland», a triomphé aux Oscars quelques mois après avoir remporté le Lion d’or l’an dernier.
Cinq réalisatrices
Une trajectoire dont peuvent rêver les réalisateurs en compétition, les plus confirmés comme la Néo-Zélandaise Jane Campion («La part du Chien»), Palme d’or en 1993 avec «La leçon de piano», comme les plus neufs, à l’instar de l’actrice américaine Maggie Gyllenhaal, qui fait ses débuts derrière la caméra en adaptant l’autrice à succès Elena Ferrante («The Lost Daughter»).
Trois films français sont en lice: «Un autre monde», drame social de Stéphane Brizé, «Illusions perdues», où Xavier Giannoli adapte Balzac, et «L’Événement», une adaptation d’un roman d’Annie Ernaux sur l’avortement par Audrey Diwan («Mais vous êtes fous»), pour la première fois en compétition.
Le cinéma latino-américain sera également bien représenté avec «Competencia Oficial» de l’Argentin Gaston Duprat, qui réunit Antonio Banderas et Penelope Cruz, et «Sundown» du Mexicain Michel Franco avec un casting international, dont Tim Roth et Charlotte Gainsbourg.
Seuls cinq films sont signés de réalisatrices, le Festival ne reproduisant pas l’effort de parité entamé l’an dernier, où 8 des 18 films en compétition étaient signés par des femmes.
Le palmarès doit être annoncé le 11 septembre, au terme de cette 2e édition depuis le début de la pandémie. L’an dernier, le festival s’était tenu en demi-teinte, avant l’arrivée des vaccins contre le coronavirus. La grande lauréate, Chloé Zhao, et son actrice principale, Frances McDormand, n’avaient même pas pu faire le déplacement.
L’événement «Dune»
Changement d’ambiance en cette rentrée, même si les mesures sanitaires continuent de s’appliquer: la Mostra marquera le retour en force des grands noms du cinéma sur le Lido, avec 59 pays représentés, et des studios hollywoodiens bien présents.
D’ici la cérémonie de clôture le 11 septembre, de nombreuses stars pourraient fouler le tapis rouge, de Kristen Stewart en Lady Diana dans «Spencer» de Pablo Larrain, à Benedict Cumberbatch, en passant par Antonio Banderas.
«Les Américains sont sortis de leur confinement et sont prêts à redémarrer», s’est félicité le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, en présentant cette édition. Et globalement, «la qualité des films (soumis au festival) a été plus élevée que d’habitude, comme si la pandémie avait stimulé la créativité» des cinéastes.
L’événement se tiendra aussi hors compétition, où sera présenté «Dune», une nouvelle version du space-opéra mythique à laquelle s’est essayé le Canadien Denis Villeneuve, avec un cortège de stars au générique, de Timothée Chalamet à Oscar Isaac, en passant par la révélation de la série «Euphoria», Zendaya. Ridley Scott («Blade Runner», «Gladiator») occupera aussi l’affiche, avec «Le dernier duel», qui marque la reformation à l’écran et au scénario du duo Matt Damon/Ben Affleck, un quart de siècle après «Will Hunting».