ÉlectionsPrésidentielle au Costa Rica: le candidat de centre gauche en tête
José Maria Figueres, ex-président, prend la première place devant l’ex-ministre de l’Économie Rodrigo Chaves et le conservateur Fabricio Alvarado Muñoz, selon de premiers résultats.
L’ancien président costaricien José Maria Figueres, 67 ans, le candidat du Parti de la libération nationale (PLN, centre gauche) se détachait nettement devant ses 24 concurrents avec 27,40% des suffrages, selon le décompte de 63,9% des bulletins de vote à l’élection présidentielle de dimanche, a annoncé le Tribunal Suprême électoral.
La seconde place est disputée entre l’ancien ministre de l’Économie Rodrigo Chaves, transfuge du gouvernement sortant, qui recueille 16,70% des voix et le prédicateur évangélique conservateur Fabricio Alvarado Muñoz (15,50%) qui avait été battu sur le fil au second tour par le président sortant Carlos Alvarado.
En revanche, Lineth Saborio, candidate du Parti Unité sociale-chrétienne (PUSC, centre droit) est distancée avec 12,80% des bulletins dépouillés et a reconnu à demi-mot son échec. Les sondages donnaient pourtant favorite l’ancienne vice-présidente (2002-2006) âgée de 61 ans pour la deuxième place qualificative pour le second tour le 3 avril. Il est en effet acquis qu’aucun candidat n’obtiendra 40% des suffrages, imposant ainsi un second tour.
Un record de 25 candidats briguaient dimanche la présidence du Costa Rica, petit pays d’Amérique centrale réputé pour sa stabilité, sa qualité de vie et la richesse de son environnement qui attirait des millions de touristes avant la pandémie.
Les bureaux de vote, ouverts à 06 h 00, ont fermé leurs portes à 18 h 00 (01 h 00 en Suisse). Quelque 3,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour choisir un président et élire également les 57 députés de l’Assemblée nationale.
À la veille du scrutin 31,8% des électeurs étaient encore indécis, selon un dernier sondage, ouvrant la voie à une surprise. La journée électorale s’est déroulée «de manière normale» mais l’abstentionnisme a atteint environ 40%, un chiffre record, selon le TSE.
Le Costa Rica «est un pays avec une démocratie robuste (…). Il montre des éléments qui peuvent servir d’exemple à d’autres pays, a salué Isabel de Saint Malo, qui conduit la mission d’observation du scrutin de l’Organisation des États Américains (OEA).
Équipe sortante sévèrement sanctionnée
Welmer Ramos, le candidat du Parti d’action citoyenne (PAC, centre gauche), au pouvoir depuis 2014, est spectaculairement sanctionné avec 0,66% des bulletins dépouillés, victime de l’impopularité record à 72% de l’équipe gouvernementale sortante.
Sur une population d’environ cinq millions d’habitants «il y a un million et demi de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, et un demi-million en pauvreté extrême», a souligné M. Figueres après avoir déposé son bulletin dans l’urne dimanche matin.
Le petit pays, à la réputation flatteuse de «Suisse de l’Amérique centrale», est en effet confronté à une crise économique aggravée par la pandémie de coronavirus, ainsi qu’à des scandales de corruption d’une ampleur sans précédent.