Conflit Israël-Hamas: Le pain, denrée de base pour les Gazaouis, se fait de plus en plus rare

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Conflit Israël-HamasLe pain, denrée de base pour les Gazaouis, se fait de plus en plus rare

Avec le bombardement des minoteries, les rares gros sacs de farine se vendent désormais à prix d’or dans la bande de Gaza. La famine guette, alerte l’ONU.

Partout, les habitants se sont mis à faire leur pain eux-mêmes. Mais encore faut-il trouver de la farine et pouvoir se la payer.

Partout, les habitants se sont mis à faire leur pain eux-mêmes. Mais encore faut-il trouver de la farine et pouvoir se la payer.

AFP

Dans la bande de Gaza, l’un des derniers entrepôts de blé du territoire palestinien a été lourdement endommagé par les bombardements israéliens et le pain, aliment de base pour les habitants, devient une denrée de plus en plus rare depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Avec une réserve de 3000 tonnes de blé, la minoterie de Khan Younès, dans le Sud, est l’une des plus importantes du territoire côtier. Aujourd’hui, elle n’a plus assez de carburant pour tourner. L’étage supérieur de son entrepôt a été touché par une frappe aérienne dans la nuit de mercredi à jeudi.

La minoterie al-Salam de Deir al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, aurait été touchée et détruite, d’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Sur les cinq minoteries du territoire, au moins deux ont été touchées par les bombardements israéliens. Désormais, alerte l’ONU, le risque de famine est «immédiat» pour les 2,4 millions de Gazaouis.

Un gros sac de farine se vend jusqu’à 173 francs

Avec quasiment plus d’eau, plus d’électricité, très peu de nourriture et des stocks de médicaments presque vides, le petit territoire n’a reçu que 1139 camions d’aide, dont 447 transportant des denrées alimentaires, depuis l’Égypte, selon l’ONU. Cela ne couvre que «7% des besoins caloriques minimums quotidiens de la population», estime le Programme alimentaire mondial (PAM).

Les rares gros sacs de farine se vendent désormais à prix d’or, jusqu’à 173 francs. Il reste encore 2000 tonnes de blé à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ce qui représenterait d’après elle 370 tonnes de farine, soit cinq ou six jours d’approvisionnement avant l’épuisement total des stocks.

Les boulangeries ferment, faute de gaz et d’électricité

L’agence onusienne explique qu’elle travaillait avec plus de 80 boulangeries de la bande de Gaza. Désormais, toutes celles du nord sont à l’arrêt et seules 63 fonctionnent encore dans le centre et le sud – parfois partiellement – en raison des pénuries d’électricité et de gaz. La plus grande, dans la ville de Gaza, s’est arrêtée mardi quand un bombardement israélien a emporté ses panneaux solaires. Des habitants affamés s’étaient alors rués sur ses stocks de farine.

Depuis le début de la guerre entre l’armée israélienne et le Hamas, devant nombre d’entre elles, des files d’attente se forment dès l’aube, sans toujours avoir une chance de trouver suffisamment de pain pour nourrir toute une famille. L’ONG américaine Mercy Corps rapporte que ses équipes à Gaza ont parfois dû débourser jusqu’à 30 dollars pour cinq galettes de pain.

Certains ne mangent plus qu’oignons et aubergines crues

L’UNRWA et le PAM distribuent aussi directement du pain fabriqué par ses boulangeries partenaires dans ses 154 abris qui accueillent 813’000 déplacés. Mais, alerte régulièrement l’UNRWA, il n’y a plus de carburant dans la plupart des camions qui amènent ces galettes de pain.

Partout, les habitants se sont mis à faire leur pain eux-mêmes. Mais Ocha s’inquiète: la farine, l’eau et le sel sont désormais introuvables dans des pans entiers du territoire. Et les Gazaouis sont forcés de «supprimer ou réduire leurs repas» ou de «recourir à des méthodes de cuisson nocives pour la santé». Certains ne mangent plus que «des oignons et des aubergines crues», affirme l’agence onusienne.

(AFP)

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