Ski freestyle: Mathilde Gremaud: «Je me sens si bien sur les skis…»

Actualisé

Ski freestyleMathilde Gremaud: «Je me sens si bien sur les skis…»

La championne fribourgeoise a ajouté une ligne à son fabuleux palmarès, au Laax Open. Elle parle notamment de la confiance qui l’habite actuellement.

Robin Carrel - Laax
par
Robin Carrel - Laax
La Suissesse peut avoir le sourire.

La Suissesse peut avoir le sourire.

RCA

La Suissesse a pu prendre le temps de savourer, dans l’aire d’arrivée de Laax, pendant que les messieurs se battaient encore pour la victoire en Slopestyle. Interview d’une Mathilde Gremaud heureuse, menée de main de maître par le spécialiste de SkiActu.ch qui comprend bien mieux ce sport pas comme les autres.

Mathilde, celle-là, elle est belle!

Ouais (elle s’esclaffe)! Elle est belle, elle est cool.

Toutes les plus fortes étaient au départ et c’était «à la maison»!

Et il y avait tout pour bien faire. Avec des conditions superbes, le parc… Comme ce tracé est fait, on peut être plus créatives. On peut montrer quelque chose d’un niveau supplémentaire sur les premiers sauts et les «batwings» (ndlr: sauts en «ailes de chauve-souris»). Et puis la météo était trop bien. Ce qui est cool aussi, c’est que les conditions ont été un peu difficiles toute la semaine et là, aujourd’hui, boum! Tu peux vraiment tout montrer. Déjà au départ, je me sentais bien. Je ne me disais pas qu’il n’y avait pas de risques de choper une rafale ou je ne sais quoi.

Et vous prouvez encore une fois que cette saison, vous êtes plus forte que jamais!

C’est hyperagréable. Mais je ne pense que je sois beaucoup au-dessus de la concurrence. C’est peut-être mentalement que se fait la différence. Au niveau des figures, les autres filles sont quand même super solides aussi. Cette saison, je pense que j’ai surtout beaucoup posé mes sauts, c’était propre et tout. Après, au niveau des tricks, j’ai peut-être montré un peu plus de choses avec mon premier saut. Mais sinon, je n’oublie pas les autres!

L’affluence des grands jours dans la station grisonne pour admirer Mathilde Gremaud et ses collègues.

L’affluence des grands jours dans la station grisonne pour admirer Mathilde Gremaud et ses collègues.

Laax Open

Et ça vous lance bien pour la semaine à venir, aux X-Games…

Clairement! Après, chaque semaine est différente. Mais je me sens si bien sur les skis… C’est une sensation agréable.

Vous avez connu une frayeur aux entraînements, c’est juste?

Je n’ai pas tapé la tête. Je me suis juste crashée et j’ai freiné avec la joue…

Ça ne vous a pas bloquée du tout. On a ressenti cette confiance…

Je me suis relevée de cette cabriole et je me suis dit: «Ah tiens, ça va». Mais des fois, ça peut aussi faire du bien de tomber et de ne pas se faire mal. Ça peut aussi donner de la confiance.

«Je m’écoute bien au niveau de mon énergie et de mon ressenti sur la neige.»

Mathilde Gremaud

Rien ne peut vous arriver?

Il faut rester super vigilante quand même. Et ça, je pense que j’essaie vraiment de le faire. Sur le 2e run, par exemple, j’aurais pu continuer, mais je n’avais pas fait ce que je voulais sur le haut et il n’était pas nécessaire pour moi de prendre des risques. J’ai perdu ma concentration parce que ça ne s’était pas passé comme je le voulais sur le 2e rail. Je m’écoute bien au niveau de mon énergie et de mon ressenti sur la neige. Je sais que quand il y a une compétition et que j’enfile un dossard, en général, tout est prêt. C’est juste à moi de le faire. Je fais méga attention à ce que je ressens, histoire de ne pas vivre une grosse saison et me blesser.

Vous la classez où cette victoire, dans votre palmarès?

Pfff, c’est difficile. Toutes les victoires ont de la valeur. Après le premier run, j’étais très, très contente. Ça montre ce que ça veut dire pour moi, je pense. Toutes les filles étaient présentes et c’est cool de gagner comme ça.

Et là, vous enchaînez directement avec les X-Games…

J’en avais un peu peur en décembre. Je ne pensais qu’au Big Air et ça me stressait. Et puis je me suis dit qu’il y avait d’abord le Laax Open et après on verra bien. Du toute façon, à Aspen, on ne sait pas encore à quoi ressemble le parc, à quoi ressemble le Big Air… Ça ne sert à rien de faire des plans, de se stresser et de perdre de l’énergie avec ça. On va arriver sur place et on pourra mieux comprendre tout ça.

La victoire de ce dimanche, c’est cent nouveaux points mis de côté. Ça commence à sentir bon pour le globe, non?

Ça se profile bien, c’est vrai… Après, il faut rester dedans et voilà. Mais c’est clair, c’est en bonne voie.

Un premier run hyper bien maîtrisé.

Un premier run hyper bien maîtrisé.

Laax Open

On a l’impression que dès que vous voulez réussir quelque chose, vous le faites.

En fait, ce qui est cool, c’est que je crois que je ne me suis jamais dit «je veux gagner». J’ai plus tendance à me dire «je veux faire tel ou tel run». Et aujourd’hui, pour la première fois, j’ai connu un mélange entre les deux. C’est super, parce que je n’ai pas l’impression que je m’étais dit un jour que je voulais la victoire et que ça s’était réalisé ensuite. C’est nouveau! J’en avais envie.

Vous vous sentez plus forte que les autres années?

Je pense… Sinon ça ne marcherait pas aussi bien que ça. Après, je profite de me sentir bien. Parce qu’on ne sait jamais. On ne sait jamais à quoi ça tient. Ce n’est pas grave de ne pas avoir le temps de fêter. On va aller au lit! Dans une petite capsule à Zurich. Lever à 5 heures, vol pour Londres, puis Denver…

Ton opinion