La mère de Jonathann Daval: «Mon fils n’est pas un monstre»

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Meurtre d’AlexiaLa mère de Jonathann Daval: «Mon fils n’est pas un monstre»

Martine Henry raconte dans un livre à paraître jeudi ce que c’est d’être «la maman d’un criminel». Elle pense même l’avoir empêché de dire la vérité.

Ev.E.
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Ev.E.
Le 5 novembre 2017, Jonathann Daval, entouré de ses beaux-parents et de la sœur d’Alexia, pleure publiquement la mort de son épouse lors d’une marche silencieuse quelques jours après la découverte du corps sans vie et partiellement brûlé de son épouse. La justice le rattrapera.

Le 5 novembre 2017, Jonathann Daval, entouré de ses beaux-parents et de la sœur d’Alexia, pleure publiquement la mort de son épouse lors d’une marche silencieuse quelques jours après la découverte du corps sans vie et partiellement brûlé de son épouse. La justice le rattrapera.

AFP

Il a trompé la France entière durant des mois. Nié. Accusé son beau-frère. Il a été soutenu de manière inconditionnelle et publiquement par sa belle-famille. Il a également été soutenu par sa mère, bien plus discrètement jusqu’ici mais avec force. Martine Henry, 66 ans, a décidé de sortir du silence pour parler de son fils, 38 ans: «Jonathann n’est pas un monstre, même si ce qu’il a fait est monstrueux». Épaulée par Plana Radenovic, journaliste au Journal du Dimanche (JDD), elle a écrit un livre cinq ans après que Jonathann Daval, la chair de sa chair, a assassiné son épouse Alexia dans leur maison de Gray (Haute-Saône/F), en octobre 2017. Le meurtrier a été condamné à 25 ans de réclusion lors de son procès en novembre 2020.

«Quoi qu’il ait fait…»

«Moi, maman de Jonathann», c’est le titre de l’ouvrage de cette assistante maternelle, mère de sept enfants, grand-mère et arrière-grand-mère. Elle y confie sa version et son ressenti ainsi que le révèlent nos confrères du JDD dans une interview publiée ce jour: «Depuis la nuit du 28 au 29  octobre 2017, c’est comme si tout était un cauchemar éveillé. Comme si plus rien ne m’appartenait. La famille d’Alexia s’est exprimée et c’est bien normal. J’ai envie de parler à mon tour. De montrer que la réalité est toujours plus compliquée». De dire aussi ce que c’est d’être «la maman d’un criminel». «Quoi qu’il ait fait, je serai toujours là. On ne met pas un enfant au monde pour le laisser tomber au moment où il a besoin de vous.»

«C’est quelqu’un de bien qui a commis l’horreur»

La mère de Jonathann Daval

«C’est choquant mais Jonathann est quelqu’un de bien qui a commis l’horreur. Il y a eu beaucoup de non-dits accumulés. Après un tel drame, on revoit tout ce qu’il s’est passé depuis l’enfance et on se remet en question», explique cette maman qui ne cache pas son sentiment de culpabilité. Si Martine Henry a déjà lâché quelques mots dans les médias pour faire part de son soutien inébranlable à son fils, elle le lui réitère dans son livre: «Ses larmes lors de la marche blanche étaient sincères. Aujourd’hui encore, mon mari et moi allons le voir un week-end sur deux (ndlr. en prison). S’il avait parlé avant, on aurait peut-être pu l’aider». Elle raconte encore que la jeune banquière de 29 ans «était humaine et non pas l’être parfait que ses parents ont dépeint».

«Nous n’étions pas assez bien»

«Je suis le mari donc le premier suspect, il faut t’attendre à ce que je sois placé en garde à vue.» Désormais, cette phrase résonne différemment pour cette maman en souffrance malgré le féminicide que son fils a commis: «Je pense l’avoir empêché de me dire la vérité. Moi je le coupais, je répondais que non ça n’était pas possible. Quand je lui posais des questions, il se mettait à pleurer». Martine Henry promet qu’elle souhaite «dire la vérité» et que «sa peine est immense» à l’endroit d’Alexia et de ses parents. «Pour elle (ndlr. Alexia), nous n’étions pas assez bien. Elle nous le faisait ressentir. Elle interdisait Jonathann de venir me voir, il devait le faire en cachette», évoque-t-elle encore. 

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