Pérou: Plainte au Congrès contre la présidente Boluarte

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PérouPlainte au Congrès contre la présidente Boluarte

Dina Boluarte est visée par une plainte de la procureure générale du Pérou pour homicide présumé de manifestants. Une accusation qui pourrait conduire à son limogeage.

Dina Boluarte le 25 octobre 2023 à Lima.

Dina Boluarte le 25 octobre 2023 à Lima.

AFP

La procureure générale du Pérou a déposé plainte pour homicide présumé, lundi devant le Congrès, contre la présidente du pays, Dina Boluarte, pour son rôle dans la répression de manifestations qui a fait plus de 50 morts.

«Je vous informe que j’ai déposé une plainte constitutionnelle devant le Congrès de la République contre Dina Boluarte, présidente de la République, et Luis Alberto Otárola», le Premier ministre, a déclaré la procureur générale Patricia Benavides dans une allocution télévisée.

Dina Boluarte est devenue présidente du Pérou en décembre 2022 après la destitution et l’arrestation du chef d’État de gauche Pedro Castillo, dont elle était la vice-présidente. La répression des manifestations pro-Castillo massives qui avaient suivi a fait plus de 50 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

«La mort d’un homme ou d’une femme péruvienne ne doit pas être autorisée, ni aucun abus de pouvoir», a ajouté Patricia Benavides, qui a également dénoncé le fait que ses collègues cherchent à salir son intégrité.

L’accusation, qui pourrait conduire au limogeage de la présidente, intervient au moment où la procureure est confrontée à de graves remises en question de sa gestion du ministère public par de hauts magistrats appelant à sa démission.

La plainte contre Dina Boluarte a été déposée alors que Patricia Benavides est accusée par un procureur de diriger un prétendu réseau criminel retranché au sommet du parquet, d’où elle aurait exercé un trafic d’influence auprès du Congrès et échangé des faveurs politiques. Dans ce contexte, Patricia Benavides a déclaré qu’elle ne démissionnerait pas de son poste.

«Manœuvre politique»

Dans sa première réaction publique, la présidente péruvienne a qualifié la plainte de «manœuvre politique» qui «vise à détourner l’attention d’une plainte très sérieuse contre la procureure» elle-même.

En janvier, le parquet péruvien a ouvert une enquête pour «génocide, homicide et blessures graves» contre Dina Boluarte pour son rôle dans la répression des manifestations, mais la présidente jouit de l’immunité jusqu’à la fin de son mandat en 2026.

En septembre, Dina Boluarte a comparu devant les procureurs pour la troisième fois. Un processus parlementaire, qui pourrait prendre jusqu’à trois mois, sera nécessaire avant que le Congrès puisse se prononcer sur la plainte contre la présidente.

La répression des manifestations antigouvernementales a débuté le 7 décembre quand Dina Boluarte venait tout juste d’accéder à la présidence, et s’est prolongée jusqu’en mars. Pedro Castillo est, lui, en détention provisoire à Lima.

(AFP)

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