Migrants: L’Italie pourrait autoriser les personnes vulnérables à débarquer

Publié

MigrantsL’Italie pourrait autoriser les personnes vulnérables à débarquer

Le navire géré par l’ONG SOS Humanity va pouvoir se rendre au port de Catane. L’ONG craint cependant une sélection parmi les migrants autorités à débarquer.

Le navire Rise Above, de l’ONG Mission Lifeline actuellement au large de l’Italie.

Le navire Rise Above, de l’ONG Mission Lifeline actuellement au large de l’Italie.

AFP

Les autorités italiennes ont invité le navire géré par SOS Humanity, comptant 179 migrants à son bord, à se rendre au port de Catane, mais l’ONG craint que seules les personnes vulnérables ne soient autorisées à débarquer, sur fond d’impasse concernant la question des arrivées de migrants dans le pays désormais gouverné par l’extrême droite.

Le Humanity 1, géré par l’organisation caritative allemande, a été prié par les autorités italiennes de se rendre dans ce port de Sicile, a déclaré à l’AFP son attachée de presse. «Nous craignons que les autorités ne nous laissent débarquer uniquement les cas d’urgence et les enfants, peut-être des mineurs», a déclaré l’attachée de presse du navire, Petra Krischok, dans un communiqué, aucun port ne lui ayant été officiellement affecté pour débarquer les personnes secourues. L’Italie avait déclaré vendredi que les personnes vulnérables seraient autorisées à débarquer du Humanity 1 pour des contrôles médicaux, après quoi le navire devrait «retirer» les migrants restants des eaux italiennes.

«Nous craignons pour le droit à la protection des personnes qui ont été sauvées de la détresse en mer et qui ont toutes besoin d’être protégées», a ajouté Petra Krischok. Le navire allemand est l’un des quatre bateaux humanitaires qui réclament actuellement l’autorisation de mettre les personnes secourues en sécurité, les conditions en mer se détériorant en raison du mauvais temps. Jusqu’à présent, il est le seul à avoir reçu l’ordre d’entrer dans le port.

«Aucune responsabilité»

Le nouveau gouvernement d’extrême droite italien, dirigé par Giorgia Meloni et qui a prêté serment le mois dernier, s’est engagé à sévir contre les migrants fuyant en bateau d’Afrique du Nord vers l’Europe. Samedi, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi a déclaré que le gouvernement ne ferait pas marche arrière quant à ses obligations humanitaires, mais que ceux qui ne remplissent pas les conditions requises devraient être pris en charge par l’État du pavillon du navire.

Humanity 1 et Rise Above, de l’ONG Mission Lifeline, naviguent sous drapeau allemand, tandis que l’Ocean Viking de SOS Méditerranée et le Geo Barents de Médecins sans Frontières sont enregistrés en Norvège. Les quatre navires hébergent à eux seuls plus de 1000 personnes recueillies en Méditerranée. Le ministère norvégien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu’il n’assumait «aucune responsabilité» pour les personnes secourues par des navires privés battant pavillon norvégien en Méditerranée.

Un autre bateau de MSF dans les eaux italiennes

La porte-parole de SOS Humanity Mirka Schafer a estimé que la décision du gouvernement italien était «sans aucun doute illégale». «Les survivants ont fui la Libye, où ils ont été exposés à des violations des droits de l’homme telles que la torture. En tant que réfugiés, ils sont clairement dans un état vulnérable, certains étant visiblement traumatisés», a-t-elle ajouté. «Nous avons beaucoup de bébés à bord, ainsi que des femmes avec des enfants. Il est urgent de nous attribuer un port», a dit à l’AFP Hermione Poschmann, de l’association allemande Mission Lifeline, qui gère le navire de sauvetage Rise Above.

Les plus jeunes des 42 mineurs transportés par le Rise Above n’ont que sept et dix mois. Le Geo Barrents, de l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) et transportant actuellement 572 personnes secourues, a fait savoir samedi qu’il était également entré dans les eaux territoriales italiennes pour y chercher refuge «après avoir demandé et reçu le feu vert des autorités».  «Nous attendons depuis plus de dix jours un lieu d’accostage sûr», a souligné le chef de la mission, Juan Matias Gil.

(AFP)

Ton opinion

7 commentaires