Wimbledon10 des grands moments vécus sur le Central de Wimbledon
Le mythique Center Court londonien a 100 ans cette année. Retour sur quelques-uns des événements qui ont marqué son histoire.
Cette année 2022 marque le centenaire du mythique Center Court de Wimbledon. Retour sur dix événements marquants qui ont jalonné la vie de cette vénérable enceinte, depuis les premières victoires de l’Australien Gerald Patterson et de la Française Suzanne Lenglen, en 1922.
2019, la finale la plus longue
Novak Djokovic et Roger Federer se sont unis pour écrire la légende lors de la finale 2019. Au terme d’un combat de 5 heures et 35 minutes, Djokovic remporte son cinquième titre à Wimbledon face à l’octuple vainqueur du tournoi. Il s’impose 7-6 (7-5) 1-6 7-6 (7-4) 4-6 13-12 (7-3). Federer peut nourrir des regrets: n’a-t-il pas dilapidé deux balles de match consécutives à 8-7 dans le cinquième set? Cette cinquième manche, à elle seule, a duré 2 heures et 2 minutes. Réaction de Djokovic après sa victoire: «C’était totalement irréel», ce à quoi Federer a répondu: «Mec, c’était complètement fou».
2013, le peuple britannique est soulagé
Cela faisait 77 ans, et la victoire de Fred Perry en 1936, que le peuple britannique attendait qu’un sujet de Sa Majesté triomphe à nouveau sur ses terres. Cette longue attente est effacée par Andy Murray en 2013. Il bat Novak Djokovic en trois sets en finale, 6-4 7-5 6-4, concrétisant son rêve à sa quatrième balle de match. L’Écossais est tombé à genoux après sa victoire, survenue un an après une amère défaite face à Roger Federer
2009, le Center Court se couvre
Révolution en 2009 à Wimbledon: le Center Court est – enfin! – doté d’un toit amovible. Les travaux ont coûté plus de 80 millions de livres (plus de 130 millions de francs suisses au taux de change de l’époque). Dinara Safina et Amélie Mauresmo ont été les premières à jouer sous le toit, un jour de pluie cette année-là. Le court No 1 allait aussi être couvert dix ans plus tard.
2008, la finale la plus folle de l’histoire
En ce 6 juillet 2008, Roger Federer et Rafael Nadal s’associent pour un monument, que la plupart des témoins décrivent comme la plus finale la plus folle de tous les temps à Wimbledon. La légende américaine John McEnroe va encore plus loin: «Pour moi, c’est le plus grand match auquel j’aie assisté, le plus grand match jamais disputé où que ce soit.» Nadal domine Federer sur le terrain de jeu préféré du Bâlois, s’imposant 6-4 6-4 6-7 (5-7) 6-7 (8-10) 9-7. Au gré des interruptions dues à la pluie, le match a duré plus de 7 heures et s’est terminé dans une pénombre naissante.
1996, quand la nudité s’invite sur le gazon
Elle s’appelle Melissa Johnson, et le 7 juillet 1996, elle a marqué l’histoire de Wimbledon… sans frapper la moindre balle! Alors que la finale entre Richard Krajicek et Malivai Washington est sur le point de commencer, elle a fait irruption sur le gazon du Center Court dans le plus simple appareil, avec un petit tablier noué à la taille pour seul vêtement. Cette streaker avant l’heure, serveuse de profession, a été raccompagnée hors du court par les services de sécurité. Elle dira plus tard que ses patrons lui avaient demandé de leur ramener le tablier! Il est vrai que celui-ci était entré dans l’histoire.
1993, les larmes de Jana Novotna
La Tchèque Jana Novotna s’est vue toute proche de la victoire en 1993. Ne menait-elle pas 4-1 face à Steffi Graf dans le troisième et dernier set? Pire: elle était à un point de mener 5-1 quand elle a commis une double faute. Elle a ensuite perdu cinq jeux de suite pour lâcher cette ultime manche 6-4. Effondrée, elle s’est écroulée, en larmes, sur les épaules de la Duchesse de Kent, descendue sur le court pour remettre leur trophée aux deux finalistes. Une image forte et rare à la fois, bien loin du protocole traditionnel britannique. Novotna allait encore s’incliner en finale en 1997 contre Martina Hingis, avant d’enfin s’imposer en 1998 face à Nathalie Tauziat. Jana Novotna est morte en novembre 2017 des suites d’un cancer, à l’âge de 49 ans.
1990, le neuvième titre de Martina Navratilova
La Tchèque d’origine Martina Navratilova, devenue citoyenne américaine en 1981, remporte son neuvième titre à Wimbledon en battant Zina Garrison en deux sets (6-4 6-1). Elle efface ainsi des tabelles l’Américaine Helen Wills Moody, victorieuse à huit reprises sur le gazon londonien dans les années 1920 et 1930. Pour Navratilova, il s’agit du 18e et dernier titre en Grand Chelem. Sa réaction: «L’événement dépasse toute personne. Je me fiche de gratter et gratter encore pour obtenir cela. Mais ils ne mettent pas d’astérisque à côté de ton nom pour dire que tu as gagné en ne jouant pas bien.»
1980,le tie-break épique entre Borg et McEnroe
La finale de 1980 entre le Suédois Björn Borg et l’Américain John McEnroe a marqué l’histoire de Wimbledon – et du tennis en général. Borg a conquis son cinquième titre consécutif à Wimbledon en battant «Big Mac» en cinq sets, 1-6 7-5 6-3 6-7 (16-18) 8-6. A lui seul, le quatrième set de cette finale est légendaire. McEnroe y a en effet sauvé sept balles de match, dont cinq dans le seul tie-break, qui a duré 20 minutes, pour un total de 34 points joués. McEnroe a pris sa revanche l’année suivante, pour remporter le premier de ses trois titres à Wimbledon.
1957, Althea Gibson écrit l’histoire
Elle s’était imposée à Roland-Garros en 1956, mais en 1957, l’Américaine Althea Gibson marque l’histoire de Wimbledon en devenant la première joueuse noire à s’imposer sur le gazon londonien (victoire 6-3 6-2 contre sa compatriote Darlene Hard). Après s’être vue remettre son trophée par la Reine Elizabeth II, elle eut cette phrase: «Quel long chemin entre le moment où j’ai serré la main de la Reine d’Angleterre et celui où je devais encore m’asseoir dans la section «couleur» d’un bus.» En tout, Gibson a remporté cinq titres du Grand Chelem, dont deux à Wimbledon.
1940, le Center Court bombardé
Le 11 octobre 1940, le Center Court n’échappe pas aux bombardements allemands durant la Seconde Guerre mondiale. On est en plein «Blitz» – le nom utilisé par la presse britannique pour décrire la campagne de bombardement de l’armée allemande sur le Royaume-Uni –, et le vénérable stade de tennis, qui n’a que 18 ans cette année-là, est touché par plusieurs bombes. Le toit de la tribune est éventré et 1200 sièges sont détruits. Il a fallu neuf ans au All England Lawn Tennis and Croquet Club pour restaurer complètement son Court central, quand bien même le tournoi a pu reprendre dès 1946.