Skicross«L’affaire Fanny Smith» n’est pas terminée
L’injustice qui a privé la Vaudoise d’une médaille de bronze jeudi aux Jeux de Pékin n’est pas digérée. «On doit tout faire pour dénoncer cette décision», affirme le patron du freestyle suisse.
- par
- Sylvain Bolt Zhangjiakou
«Fanny Smith ne devrait pas s’exprimer aujourd’hui, peut-être ces prochains jours», a expliqué Christian Stahl, directeur de la communication à Swiss-Ski vendredi. A Zhangjiakou, le doublé suisse chez les hommes aura probablement mis du baume au coeur de la Vaudoise, privée de la médaille de bronze lors de l’épreuve de skicross la veille.
Mais la disqualification de Fanny Smith, pour avoir gêné une adversaire en finale, va être longue à digérer. L’affaire, qui a gâché l’épreuve féminine de skicross jeudi, a également perturbé les athlètes suisses masculins. «Oui, ça m’a bien pris la tête jeudi soir», a expliqué Alex Fiva, médaillé d’argent derrière son compatriote Ryan Regez.
Le Grison, représentant des athlètes auprès de la FIS, a même discuté avec le directeur de course après la décision qui a privé la Vaudoise de bronze olympique. «Je ne comprends toujours pas sa décision, alors qu’il a été lui-même athlète, a relevé le skieur de 36 ans. Le débat n’est pas clos, on doit vraiment réfléchir à l’impact de ce genre de décisions sur notre sport.»
L’émotion était bien sûr présente sur les hauts de Zhangjiakou après le doublé suisse. «On rêve de ça en tant que coach», a lâché Ralph Pfäffli, ivre de bonheur pour ses deux athlètes. Dans l’aire d’arrivée du Genting Snow Park, l’entraîneur en chef a aussi soulevé la «belle récompense» pour le skicross suisse grâce à Ryan Regez et Alex Fiva, faisant notamment référence à la désillusion de la veille.
«Ils ont vraiment bien réagi! Jeudi soir, au team meeting, on a voulu clarifier l’histoire de Fanny (Smith). On a décidé d’arrêter d’en parler pour préparer la compétition du jour, a expliqué le coach des Suisses. On a voulu transformer cette déception et cette colère en énergie positive pour cette compétition et ça a semblé fonctionner.»
Dénoncer la décision pour Fanny
Dans sa publication Instagram publiée quelques heures après sa désillusion, Fanny Smith mentionnait le fait «qu’avec Swiss-Ski, nous sommes en train d’examiner toutes les voies ouvertes pour contester cette décision». Ce qu’a confirmé Ralph Pfäffli, patron du ski freestyle.
«Des gens travaillent sur le dossier pour savoir si c’est possible d’aller plus loin, a-t-il indiqué. Le but n’est pas de décider du sort d’une compétition deux mois plus tard. Mais la sanction qui a été prise n’était pas la bonne. On doit donc essayer de faire quelque chose contre cela, même si on a peut-être 10% de chance de changer quelque chose. Pour Fanny, on doit tout faire pour dénoncer cette décision.»
Ralph Pfäffli est revenu sur l’exemple du saut à skis, ou des combinaisons ont été mesurées différemment de tout le reste de la saison, ce qui a provoqué la disqualification de deux ou trois équipes qui auraient pu gagner une médaille aux Jeux olympiques.
«Ce n’est pas le but, on doit avoir une ligne et faire la même chose toute la saison, a-t-il pesté. On a regardé les vidéos de cet hiver et on a trouvé au moins 25 cas similaires au contact entre Fanny Smith et son adversaire. Donc il n’y a aucune raison que le cas soit traité différemment aux JO.»