FootballServette sort de sa réserve avec plein d’espoirs
L’équipe M21 des Grenat est promue depuis mercredi soir en Promotion League. Son entraîneur, Luigi Pisino, revient sur ce magnifique parcours.
- par
- Christian Maillard
C’était l’objectif du club en début de saison, mission accomplie. Les M21 de Servette, qui se sont imposés mercredi soir 1-0 au Grand-Saconnex, sont sortis brillamment de leur réserve avec plein d’espoirs grâce à une réussite de Fred Annor-Mensah. À six journées de la fin d’un championnat qu’ils auront largement dominé, ils sont déjà assurés de rejoindre la Promotion League. Ancien junior du club avant de s’exiler à Baulmes et Étoile Carouge, Luigi Pisino est un jeune entraîneur de 38 ans en pleine ascension et comblé. Double champion de Suisse avec les M16 des Grenat, entraîneur à Genève depuis huit ans, c’était sa première expérience avec cette catégorie d’âge, à la porte du professionnalisme.
Après deux titres avec les M16 de Servette, voilà pour vous la promotion avec la garniture des M21, un objectif atteint avec brio, non?
Il est clair que c’était un objectif ambitieux car c’est toujours compliqué dans cette catégorie de jouer la tête. Il y avait d’autres grandes écuries en première ligue mais, effectivement, on peut dire que ça a été réalisé avec brio sur la longueur de la saison.
Avec près de vingt points d’avance sur vos poursuivants, peut-on parler d’une promotion sans histoire?
Dès le moment où on a affiché nos ambitions, vous pensez bien que nous étions attendus chaque match au tournant. Contrairement à ce qu’on pourrait croire en regardant le classement, nos adversaires ont constamment cherché à nous piéger. On a dû faire face à énormément de difficulté à chacune de nos sorties. Mais les joueurs se sont vite rendu compte de ça et c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces résultats. Je pense vraiment que c’est grâce à des valeurs très fortes de travail, d’humilité et d’investissement qu’on a pu acquérir cette continuité. Sans cela, ça aurait été impossible!
L’apport de certains joueurs confirmés, comme Christopher Routis, qui a vécu sa troisième promotion avec Servette, a-t-il été aussi un élément qui a fait pencher la balance dans cette réussite?
Il y a eu en effet Christopher Routis, qui est venu pour encadrer les plus jeunes, mais également Illyes Chaïbi (26 ans), qui a amené son expérience tout en montrant ses qualités de buteur, c’était important. Après, on a pu également compter sur l’apport d’Anthony Baron en début de saison avant qu’il ne rejoigne la première équipe professionnelle. Alors oui, ça tournait autour de ces joueurs-là avec des jeunes dont une majorité de moins de 18 ans. C’était une belle alchimie et une manière intéressante de les accompagner dans leur formation.
Ces jeunes talents, qui se sont bonifiés cette saison, sont-ils prêts à passer à l’étage supérieur?
C’est certain qu’ils se sont bonifiés au contact de joueurs plus âgés. C’était important pour eux de voir autre chose, d’autres têtes. La réalité du football, c’est qu’on joue avec des gars plus jeunes ou plus vieux, peu importe. Il y a un ballon et des adversaires ou des coéquipiers et c’est tout. Certains se sont révélés dans un football plus viril, comme on l’a dans cette catégorie de première ligue, mais de là à dire qu’ils sont prêts à connaître le haut niveau, c’est à eux de le montrer et d’attirer l’attention sur eux, des membres du club le staff et l’entraîneur de la première équipe. Je pense qu’aujourd’hui certains s’en approchent mais ils doivent continuer de rester sur ces approches de travail et d’investissement parce qu’il y a encore beaucoup de travail pour qu’on en fasse des joueurs confirmés professionnels. Mais oui, on va dire qu’ils sont sur la bonne voie.
C’est donc sur cette voie-là que vous voulez poursuivre la saison prochaine en Promotion League, où le niveau sera plus élevé, ou allez-vous devoir faire appel à quelques renforts pour vous maintenir à l’échelon supérieur?
De toute façon, on a une limite avec le nombre de joueurs qui ont plus que 21 ans. On ne peut pas en avoir plus que trois. La situation structurelle est qu’on doit s’appuyer sur le travail effectué à l’académie. Ce qui a été très bien fait, d’ailleurs, il faut le relever. C’est le travail de plein de formateurs dans les catégories de la relève qui nous a permis d’avoir une équipe compétitive cette saison. C’est vraiment là-dessus qu’on va devoir s’appuyer. La priorité c’est le travail de l’académie. Ce n’est seulement qu’en cas de besoin qu’on se tournera vers l’extérieur.
Alors que vous avez fêté votre titre mercredi au Grand-Saconnex, dans quel état d’esprit allez-vous terminer la saison, sachant qu’il vous reste encore six matches à jouer, à commencer par Meyrin ce dimanche?
Écoutez, les joueurs ont célébré et c’était important qu’ils le fassent pour donner de la valeur à ce qu’ils ont réussi. Maintenant, ils doivent vite remettre les pieds sur terre dans le sens où les joueurs sont jeunes et compétiteurs, appelés à devenir des pros. Au-delà de toutes les valeurs essentielles, un pro doit être un compétiteur et ça, à aucun moment ce sera remis en question. On ne va pas lâcher de lest et continuer à travailler en cherchant à performer, que ce soit pour eux et pour le club.
C’est, on imagine, aussi l’occasion à certains de se mettre en vitrine?
Exactement. Pour les joueurs il y a eu un objectif collectif, c’était d’obtenir le titre. Mais il y a également des buts individuels. Dans cette catégorie des M21, très importante, il y a énormément de travail à fournir pour aspirer à devenir professionnel un jour et nous, on est encore complètement là-dedans.