SuisseBerne devra mener des campagnes de prévention contre la violence
Après les États, le National a accepté une motion de Marianne Maret (LC/VS) qui demande que le Conseil fédéral agisse contre les violences domestiques, sexuelles ou fondées sur le genre.


Une personne meurt toutes les deux semaines des suites de violences domestiques en Suisse.
AFPLe Conseil fédéral devra mener des campagnes nationales de prévention des violences domestiques, sexuelles et fondées sur le genre. Elles couvriront différentes formes de violence et s’adresseront à différents publics, ainsi qu’aux potentiels agresseurs. Après le Conseil des États, le National a adopté jeudi par 127 voix contre 50 une motion de la sénatrice Marianne Maret (LC/VS), visant à ce que la Suisse respecte ses obligations internationales en la matière. Pour rappel, notre pays s’est engagé en ratifiant la Convention d’Istanbul.
Un décès toutes les deux semaines
La Valaisanne soulignait que les violences domestiques, sexuelles et fondées sur le genre sont monnaie courante en Suisse. Une étude menée en novembre 2021 a révélé que 42% des femmes et 24% des hommes ont déjà vécu des actes de violence dans leur couple.
Le rapporteur de commission, Sidney Kamerzin (LC/VS), a rappelé que de telles campagnes existaient déjà pour lutter contre le tabagisme, l’alcool au volant ou le sida. Mais rien de tel pour les violences, qu’elles soient sexuelles, domestiques ou fondées sur le genre. Or une personne meurt toutes les deux semaines des suites de violences domestiques, soit 25 personnes par an», a-t-il rappelé.
Un nouveau centre pour les victimes de violences a ouvert à Lausanne lundi.
gniCampagnes peu utiles
L’UDC a tenté de s’opposer à ces campagnes. «Depuis des années, les Cantons et les Villes mènent des campagnes de prévention, dans les trams, dans les postes de police, sur les panneaux d’affichage. La lutte contre la violence n’est pas une défaillance de l’État», a estimé Barbara Steinmann (UDC/ZH). Pourtant, de plus en plus de personnes sont exposées à la violence, avec une hausse de cas de 23% depuis 10 ans, a-t-elle souligné. En outre, mieux vaut cibler certains groupes puisque, selon elle, «la violence envers les femmes, en particulier, est en grande majorité un problème d’immigrés non intégrables».
Le Conseil fédéral proposait, lui, d’adopter la motion. «Nous pourrons ainsi développer quelque chose qui n’existe pas, à savoir des campagnes de prévention nationales, telles que la motion le demande. Des mesures de sensibilisation existent déjà et elles peuvent être complétées par ces campagnes de prévention nationales. Nous devons encore y travailler: pour le choix des messages, des médias, de la diffusion, de la périodicité. Tout cela nous attend encore.»