CaniculeLa France et l’Espagne vont suffoquer jusqu’au week-end
D’un côté et de l’autre des Pyrénées, le thermomètre va flirter avec les 40 degrés pendant encore trois jours. Les maisons de retraite et les écoles ont déjà pris des mesures.

C’est surtout le sud de la France qui est frappé, pour l’instant, par la canicule, mais Paris a aussi connu des températures élevées pour un mois de juin.
AFPAprès un mois de mai avec des températures record, la France va subir «une canicule marquée d’une précocité inédite», selon Météo France, et des pics de chaleur pouvant dépasser les 40 degrés. Jeudi, 25 départements ont été placés en vigilance orange canicule et douze en vigilance rouge, principalement dans le sud-ouest et l’ouest du pays. L’Hexagone est touché depuis mardi par cette vague de chaleur précoce, arrivée du Maghreb en passant par l’Espagne, qui devait, elle, faire face jeudi à plusieurs incendies.
Bien que située dans la zone climatique «tempérée», depuis la canicule particulièrement éprouvante de 1976, la France connaît des épisodes de ce type de plus en plus fréquents, intenses, ou précoces comme l’épisode actuel, survenant après ceux de 2005 et 2017, qui avaient commencé le 18 juin. La vague de chaleur devrait y durer jusqu’au week-end.
Météo-France attendait jeudi des températures de 34 à 38 degrés, avec des pointes possibles jusqu’à 40 degrés à l’ombre localement, notamment dans le sud-ouest.
Consommation d’eau réduite
Vendredi, le temps sera caniculaire sur une grande partie du pays, la chaleur s’étendant aux régions du nord et s’intensifiant encore sur l’ouest et le sud. Au plus chaud de l’après-midi, Météo-France prévoit de 36 à 39 degrés dans ces régions et «les 40°C seront fréquemment atteints, voire dépassés, sur un grand quart sud-ouest, avec de possibles records mensuels de chaleur».
Les maisons de retraite mettent en place des mesures pour protéger leurs résidents, près de 20 ans après la canicule d’août 2003, qui avait tué, en France, 15’000 personnes âgées et fragiles.
Des villes ont pris des mesures pour soulager la population, comme l’extension des horaires d’ouverture des parcs ou l’installation de brumisateurs. À l’inverse, des départements ont déjà pris des mesures de restriction de la consommation d’eau face au manque de pluie des derniers mois. Or la canicule «a un effet aggravant sur la sécheresse des sols», après un printemps et un hiver particulièrement secs, et accentue «le risque de feu de forêt», explique Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.
L’Espagne dépasse allègrement les 40 degrés
En Espagne, les températures ont grimpé en flèche le week-end dernier, avec des pointes allant jusqu’à 43 degrés. Selon l’Aemet, l’agence météorologique espagnole, la vague de chaleur, également inhabituelle pour une mi-juin, devrait durer jusqu’à samedi. Ce jeudi, le cap des 40 degrés a été une nouvelle fois franchi dans le sud du pays, notamment à Grenade (40,6 degrés à une altitude de plus de 700 mètres) et Andújar (40,4 degrés).
L’Espagne, qui a connu cette année son mois de mai le plus chaud depuis le début du siècle, selon l’agence météorologique, a déjà traversé quatre épisodes de températures extrêmes sur les dix derniers mois.