Football - Le secteur offensif du LS doit vite franchir un palier

Sous haute pression dimanche après la victoire de Saint-Gall contre Young Boys la veille, le Lausanne-Sport a certes évité le pire en ne perdant pas, mais sans pour autant parvenir, comme espéré, à prendre le meilleur sur le FC Lucerne pour lui abandonner ainsi cette encombrante lanterne rouge.

Une victoire qu’il aurait objectivement méritée sur l’ensemble d’une partie qu’il a longtemps donné l’impression de maîtriser face à un adversaire aussi emprunté que décevant. Pointer du doigt Thomas Castella - le gardien lausannois endosse une part de responsabilité sur le but encaissé - pour justifier ces deux précieux points égarés serait à la fois injuste et trop facile.

Dominateurs durant une grande partie de la rencontre, les Vaudois ont une nouvelle fois payé au prix fort leur incapacité à jouer juste et simple dans les trente derniers mètres. Si une certaine malchance a accompagné la superbe frappe de Ouattara que Vasic a réussi in extremis à dévier sur sa barre transversale (35e), les autres situations offensives favorables aux Lausannois ont été très mal négociées. On fait bien sûr allusion au mauvais choix de Kukuruzovic peu avant l’égalisation lucernoise (70e). Seul à une dizaine de mètres de Vasic, suite à une magnifique passe en retrait de Ouattara, le capitaine du LS a raté une montagne qui aurait certainement assuré la victoire à son équipe s’il avait fait preuve d’un peu plus de lucidité.

Une qualité qui a aussi beaucoup manqué aux attaquants d’Ilija Borenovic. Si Zeki Amdouni s’est montré un peu plus discret que lors de ses dernières sorties, que dire des performances à nouveau décevantes de Trae Coyle (20 ans) et de Goduine Koyalipou (21). Les débuts lausannois du Français ont certes été grandement perturbés par les blessures - il n’a joué que 106 minutes jusque-là - mais on est tout de même en droit d’attendre bien davantage d’un attaquant qui a déjà disputé 57 matches (six buts) de Ligue 2 avec Niort et qui avait laissé entrevoir un potentiel intéressant lors des rencontres de préparation.

Quant à l’ancien ailier des M23 d’Arsenal, il ne justifie pas pour l’instant les espoirs placés en lui. Même s’il faut reconnaître qu’il est à l’origine des deux grosses occasions lausannoises évoquées plus haut - jolie passe en retrait sur la volée de Ouattara puis longue ouverture sur ce même coéquipier sur la seconde - son impact offensif a été insuffisant.

Pour expliquer ses difficultés à éliminer son adversaire direct malgré une vitesse intéressante, sa jeunesse et son manque de confiance sont certainement des excuses valables. Mais là où l’Anglais a le plus péché, c’est dans ses choix. Avec un peu plus de lucidité, d’audace – il ne frappe que très rarement au but – et de précision dans ses passes, il aurait pu, presque à lui seul, faire pencher la balance du bon côté, dimanche.

Même discours pour Hicham Mahou (21 ans). Imprévisible et surtout irrésistible lorsqu’il est lancé dans la profondeur, l’ancien Niçois peine encore à faire le bon geste au bon moment. Mais s’ils continuent à progresser comme ils le font depuis leur arrivée à la Tuilière, nul doute que leur talent et leur envie de s’améliorer au quotidien finiront par porter leurs fruits. Mais vu la situation précaire dans laquelle se retrouve aujourd’hui le LS, mieux vaut qu’ils parviennent à franchir ce nouveau palier le plus rapidement possible.

Pour aider ces jeunes à se développer en attendant le retour toujours plus proche d’Aldin Turkes, Souleymane Cissé n’a pas fait le bon choix en accordant sa confiance à Mayron George. Arrivé à la Tuilière il y a maintenant plus de trois mois avec un coupable excédent de bagage, l’international costaricien de 28 ans n’a, jusque-là, été d’aucune utilité. Il ne reste plus qu’à espérer que l’important travail physique qu’il effectue depuis son arrivée - dixit Ilija Borenovic - soit très vite visible sur le terrain. Dans des matches comme celui de dimanche, le LS aurait en effet eu grand besoin d’un attaquant aussi fort physiquement et habile de la tête que l’a été George durant son récent séjour à Pau, en Ligue 2.