CyclismeLe Valais et Crans-Montana sur la route du Giro 2023
Attendez encore un peu avant de réserver vos vacances pour le prochain week-end de l’Ascension. Car le Tour d’Italie passera par le Vieux-Pays!
- par
- Robin Carrel
Une arrivée à Crans-Montana le vendredi 19 mai et un départ de Sierre le lendemain. Voici ce que les organisateurs du Giro ont officialisé ce lundi, au Teatro Lirico Giorgio Gaber de Milan. Une superbe nouvelle pour la station valaisanne, qui se console ainsi facilement de ne toujours pas avoir réussi à accrocher pour la deuxième fois de son histoire une arrivée du Tour de France. En prime, le passage du Tour d’Italie coïncide avec le week-end de l’Ascension, ce qui assure de grosses audiences à la télévision et la foule au bord des routes.
Le départ de la 13e étape sera donné dans le Piémont, à Borgofranco d’Ivrea. Les coureurs arriveront en Suisse par le Grand-Saint-Bernard (32 km à 5,87%, pente maximale 8,3%), à près de 2500 mètres d’altitude. C’est au sommet de ce col que sera jugée la «Cima Coppi», soit le col ayant la plus haute altitude atteinte par le passage des coureurs sur le Tour d’Italie. Les athlètes s’attaqueront ensuite au col de la Croix de Cœur et ses quelque 15 km à plus de 8%. Après 208 km d’effort et près de 5000 mètres de dénivelé, le 20 mai, le peloton partira de Sierre, en direction de la Lombardie et Cassano Magnago.
Un million de budget
«C’est fantastique de pouvoir présenter notre canton à travers une course aussi mythique, a souri Steve Morabito, président de la fédération valaisanne de cyclisme et ancien coureur professionnel, qui a lui-même pris six fois le départ de l’épreuve. Avec Crans-Montana et Sierre, nous avons rapidement trouvé des partenaires qui ont un grand savoir-faire en matière d’organisation d’événements et qui sont très motivés pour faire découvrir nos extraordinaires parcours cyclistes au monde entier.»
Le budget de l’organisation valaisanne avoisine le million de francs suisses. Il permettra d’accueillir les quelque 2000 personnes qui font la caravane du Giro - coureurs, staffs des équipes, médias, etc. - et les 400 véhicules qui vont avec. Les organisateurs ont d’ores et déjà annoncé que les sites d’arrivées et de départs seront accessibles «facilement et gratuitement». «Une aussi belle opportunité ne se présente que rarement et c’est une chance immense de pouvoir mettre en lumière notre région ce printemps grâce au Giro», s’est félicitée Tiffany Müller, directrice de Sierre Tourisme.
Tracé pour Evenepoel?
Cette 106e édition du Tour d’Italie s’élancera de Fossacesia, dans la région des Abruzzes, le 6 mai. Elle passera donc par la Suisse lors de son deuxième week-end de compétition, avant – comme d’habitude – de se frotter à une troisième semaine costaude et de se terminer à Rome le 28 mai. Au vu de son profil avec trois contre-la-montre et près de 70 km d’effort solitaire, le grand favori logique sera forcément le champion du monde belge Remco Evenepoel.
Le Tour d’Italie s’est longtemps couru entre Italiens et uniquement sur le territoire du pays. Puis, en 1938, quand il a fallu aller faire un saut de l’autre côté d’une frontière, c’est Locarno et le Tessin qui ont été mis à l’honneur. En prime, c’est le Lucernois Léo Amberg qui s’y était imposé. Il faudra attendre douze ans et une nouvelle arrivée dans cette cité située sur la pointe septentrionale du lac Majeur pour que la Suisse revoie le Giro. Le Zurichois Hugo Koblet en avait profité pour lever les bras.
La Suisse, une habituée
Ensuite, les passages ont été plus fréquents. La course au maillot rose est arrivée à St-Moritz en 1951 et 1954 (deux nouveaux succès de Koblet!), Sion en 1957 (victoire de Louison Bobet), Loèche-les-Bains en 1963 (Vito Taccone), Saas-Fee en 1965 (Italo Zilioli), au Monte Generoso en 1974 (José Manuel Fuente) et en 1989 (Luis Herrera), Lenzerheide en 1995 (Mariano Piccoli), Lausanne en 1996 (Alexander Gonchenkov), Mendrisio (Matteo Fagnini) et Lugano (Sergei Gonchar) en 1998, Locarno en 2008 (André Greipel) et une dernière fois, encore à Lugano, en 2015 (Sacha Modolo).
Sierre a pour sa part déjà connu un départ. C’était en 1963 et le peloton était ensuite parti en direction de Saint-Vincent, dans la vallée d'Aoste. Le Valais a aussi été visité à trois reprises par le Tour de France: à Verbier en 2009, à Finhaut-Émosson en 2016 et à Crans-Montana. C’était en 1984, via le Pas-de-Morgins, pour une victoire de Laurent Fignon.