Football«Il n’y a aucune lacune dans cette équipe de Chelsea»
Servette Chênois accueille les Blues ce mardi soir à l’occasion de la 3e journée de la phase de groupes de la Women’s Champions League.
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Éric Sévérac est conscient que son équipe s’apprête à affronter un cador européen.
Eric LafargueAprès deux lourdes défaites devant la Juventus (0-3) et à Wolfsburg (5-0), Servette Chênois dispute ce mardi soir (18h45) au Stade de Genève son troisième match en Women’s Champions League. Une rencontre qui s'annonce compliquée pour les filles d’Éric Sévérac, puisqu’elles reçoivent Chelsea, co-leader de ce groupe A avec quatre points au compteur. Toujours privés de Mara Peiro (appendicite) et Paula Serrano (ligaments croisés), les Grenat veulent montrer une belle image face aux championnes d’Angleterre en titre.
Éric Sévérac, comment abordez-vous ce match face aux Blues?
A mes yeux, Chelsea est l’équipe la plus forte du groupe. On va essayer de réaliser une belle prestation collective et de se battre avec nos armes. Malgré les absentes, on aura une équipe plus solide que face à Wolfsburg. J’espère donc qu’on parviendra à rééditer la bonne performance réalisée face à la Juventus, en marquant, cette fois, un petit but afin de mettre encore plus d’ambiance dans le stade.
Quelle sera votre tactique face aux Anglaises?
Nous allons affronter une équipe très, très technique. Comme on n’aura pas beaucoup le ballon dans nos rangs, on a énormément travaillé sur l’aspect défensif depuis une dizaine de jours. On veut être capables de bien gérer les nombreuses individualités adverses et le rouleau compresseur collectif que Chelsea peut régulièrement être. On va essayer de tenir le plus longtemps possible, tout en essayant aussi de jouer et d’attaquer dès qu’on en aura la possibilité. Même si on devait prendre un but, on devra continuer à être compacts et concentrés afin de rester dans le match. Ce travail défensif que nous nous apprêtons à réaliser sera de toute manière très intéressant pour la suite de notre saison.
Vous semblez être prêts à souffrir...
Oui, surtout qu’il y a cinq joueuses de l’effectif adverse qui sont nommées au Ballon d’or féminin (ndlr: Fran Kirby, Jessie Fleming, Pernille Harder, Magdalena Eriksson et Sam Kerr). Il n’y a aucune lacune dans cette équipe. On va donc essayer de faire un gros bloc collectif pour tenter de faire déjouer les individualités adverses. L'idée est de rester cohérents dans ce qu’on veut proposer et de ne rien lâcher jusqu’à la fin. Le score final contre Wolfsburg était complètement mérité pour les Allemandes, mais on méritait mieux. On a l’équipe pour faire mieux et c’est ce qu’on va essayer de faire face à Chelsea, même si ce sera très difficile.
«On veut essayer de grappiller quelque chose en Champions League»
Vous évoquez le match face à Wolfsburg. Qu’avez-vous appris lors des deux premières journées?
La principale information glanée lors des deux premiers matches est qu’on doit aller plus vite dans tout ce qu’on fait. On a d’ailleurs essayé d’entraîner ce point depuis une dizaine de jours. On a ainsi déjà pu voir de belles choses samedi contre Lucerne en Coupe de Suisse (ndlr: victoire 4-1 et qualification pour les quarts de finale), sans pour autant puiser dans nos ressources. On va essayer de faire la même chose contre Chelsea, même si on est conscients qu’on aura un peu moins le ballon.
Quels objectifs vous êtes-vous fixé pour la suite de cette aventure européenne?
Étant donné qu’on a fait le job et les efforts nécessaires pour gagner tant en championnat qu’en Coupe, on veut désormais essayer de grappiller quelque chose en Champions League lors des prochains matches. On aimerait par exemple marquer notre premier but, mais aussi réaliser une mi-temps pleine, sans être dépassés et en faisant jeu égal avec l’adversaire.
Ce dur apprentissage n’est donc pas un cadeau empoisonné?
Ah non, pas du tout! On re-signe chaque année pour vivre une telle expérience. Quand on voit débarquer Chelsea avec une délégation de 50 personnes, on voit la différence qui nous sépare de ces équipes. Elles sont toutes professionnelles, contrairement à nous. On profite de cette campagne et on acquiert beaucoup d’expérience pour la suite. C’est avant tout une belle satisfaction d’être qualifiés et d’affronter de telles équipes.
Et ça vous permet de remplir le Stade de Genève, puisque plus de 10’000 spectateurs sont attendus pour la venue de Chelsea. Y a-t-il une certaine appréhension?
Il est vrai que même nos joueuses internationales n’ont pas forcément dû toutes jouer devant de telles affluences. C’est un critère qu’on a dû apprendre depuis le début de cette campagne, mais les filles sont désormais bien moins impressionnées. C’est surtout une fierté et une belle récompense pour le travail effectué par toutes les joueuses depuis plusieurs années. C’est juste génial de jouer devant autant de monde. Ce nombreux public représentera une motivation supplémentaire et j’espère que ça va nous porter. Contre la Juventus, on avait vu qu’il ne suffisait de pas grand-chose pour enflammer le match. Si on peut avoir 2-3 occasions et marquer ce petit but qui ferait du bien à tout le monde, on ne va pas se priver.