ParlementPrès d’un milliard pour lutter contre la pénurie du personnel soignant
Un an après la votation sur l’initiative sur les soins infirmiers, le Conseil des États a accepté à l’unanimité la première étape de la mise en œuvre du texte par le Conseil fédéral.
- par
- Christine Talos
Le 28 novembre 2021, le peuple acceptait à 61% l’initiative populaire pour des soins infirmiers forts. Presque une année plus tard, le Conseil des États a accepté à l’unanimité, mardi, le projet d’encouragement de la formation dans le domaine des soins du Conseil fédéral qui constitue la première étape de la mise en œuvre de l’initiative. But: remédier au plus vite à la pénurie de personnel soignant.
Car le constat est là: les besoins en personnel soignant ne sont pas couverts. «Il manque des employés et un pourcentage élevé quitte la profession», a relevé le ministre de la Santé, Alain Berset. Un phénomène qui s’est aggravé avec le Covid. «Il y a actuellement plus de 14’500 postes à pourvoir dans le domaine de la santé. Avant la pandémie, il y en avait 10’000», a-t-il dévoilé. En outre, le système suisse dépend du personnel étranger. Un tiers des employés, voire parfois plus de la moitié dans les régions frontalières, est étranger, a-t-il souligné.
20% du personnel soignant à la retraite dans 7 ans
Or, les besoins vont augmenter ces prochaines années en raison du vieillissement de la population. Hic: 20% du personnel soignant va partir à la retraite d’ici 7 ans, a rappelé le ministre. Il faut donc aller vite, a expliqué Alain Berset.
Les sénateurs l’ont suivi, ainsi que la commission, puisque le projet a passé comme une lettre à la Poste. Ils ont donc accepté le soutien de la Confédération et des cantons, à hauteur de près d’un milliard de francs pendant huit ans pour la formation des infirmiers et infirmières. Par ailleurs, ceux-ci pourront facturer directement certaines prestations aux assurances sociales. Ces mesures figuraient déjà dans le contre-projet indirect à l’initiative.
Ce soutien financier ira d’une part aux hôpitaux, aux EMS et aux organisations de soins à domicile qui participent à la formation pratique du personnel infirmier diplômé. D’autre part il doit permettre de soutenir les personnes suivant une formation en soins infirmiers dans une école supérieure (ES) ou une haute école spécialisée (HES). Le projet vise également à augmenter le nombre de diplômes en soins infirmiers, dans les ES et les HES par le biais de contributions des cantons et de la Confédération.
A noter que l’'initiative demandait aussi une revalorisation des salaires et des conditions de travail des soignants. Mais la mise en œuvre de ces exigences, qui nécessite l’aval des cantons, est complexe et viendra dans la 2e étape, a prévenu Alain Berset.
Le dossier part au National.