FootballAvec la réception de la Suisse, l'Espagne veut tourner la page Rubiales
Hôtesses de l'équipe d'Inka Grings ce mardi (21 heures), les championnes du monde en titre vont jouer devant leur public pour la première fois depuis l'affaire du baiser forcé.
Les championnes du monde espagnoles reçoivent la Suisse, ce mardi, en Ligue des nations (21 heures), quelques jours après avoir gagné en Suède, espérant définitivement tourner la page de l'affaire Rubiales tout en gardant le cap de la lutte contre les discriminations.
Pour leur première sortie depuis l'affaire du baiser forcé imposé à l'attaquante Jenni Hermoso par le président de la fédération Luis Rubiales, démissionnaire depuis, les joueuses de la Roja ont dominé la Suède (3-2), vendredi, à Göteborg. Avant le début du match, les joueuses des deux camps avaient affiché leur solidarité dans la lutte contre les violences sexistes et pour l'égalité homme-femme, posant derrière une banderole commune «Se acabo» («c'est terminé»), proclamant que leur combat était «mondial».
Cette victoire, qui a permis à l'Espagne de prendre la tête du groupe 4 de la Ligue des nations, qualificative pour les Jeux de Paris 2024, marquait le retour de joueuses qui avaient dans un premier temps refusé la sélection sans obtenir des changements structurels. Après avoir reçu vendredi le soutien des spectateurs suédois, les Espagnoles pourront mardi, mesurer celui de leur public au stade Nuevo Arcángel de Cordoue.
Sur les réseaux sociaux notamment, les gens «nous ont remerciées de contribuer à une société meilleure», a déclaré la double Ballon d'or, Alexia Putellas, avant d'affronter une équipe suisse battue par l'Italie vendredi (0-1) et actuellement dernière du groupe.
Alexia Putellas va témoigner devant la justice
Une réunion avec le Conseil supérieur du sport et la RFEF a été «un premier pas» pour les joueuses, selon les mots, dimanche, d'Alexia Putellas. «La lumière n'est pas encore au bout du tunnel mais je pense que les bases ont été posées», a ajouté la meneuse de jeu, citant les demandes formulées pour obtenir les mêmes avantages que leurs homologues masculins ou pour que soit défendue Jenni Hermoso, non convoquée par la nouvelle sélectionneuse Montse Tomé afin, selon cette dernière, de «la protéger».
À Göteborg, vendredi, en signe de solidarité avec leur coéquipière, les Espagnoles ont levé le poing sur la photo officielle pour laisser apparaître des bandages à leur poignet, dont plusieurs portaient la mention «Jenni» ou le No 10.
Alexia Putellas et deux autres joueuses de la sélection espagnole vont témoigner devant la justice, dans le cadre de l'instruction ouverte contre Luis Rubiales, inculpé pour «agression sexuelle» et «coercition» à l'encontre de Jenni Hermoso.
Suite au succès en Suède, auquel peu de monde s'attendait, Montse Tomé – la nouvelle sélectionneuse – s'est réjouie d'une «victoire très positive, qui parvient à alléger un peu le climat». Tomé a succédé à Jorge Vilda, démis de ses fonctions à la suite de l'affaire Rubiales. Mais son maintien à ce poste demeure toutefois incertain, selon certains médias. «Personne n'a demandé de changement sur le banc», a pourtant déclaré, dimanche, Irene Paredes, l'une des cadres de la Roja.