Finale de National LeagueNoah Rod: «J’en ai juste marre de ne pas être champion»
Le capitaine de GE Servette, qui accueille Bienne vendredi pour l’acte I de la finale des play-off, n’a qu’une idée en tête. Depuis des années. Mercredi encore, il en parlait.
- par
- Simon Meier
Pourquoi, selon vous, GE Servette va-t-il gagner cette finale?
Parce que ça fait un petit moment maintenant qu’on travaille pour. Les gars ont tout donné dans cette direction. On a une très bonne équipe, un bon staff, on a confiance en tout ce qu’on a fait depuis le début de la préparation, puis durant toute la saison. Voilà pourquoi je pense qu’on va la gagner. Plein de gens nous félicitent, tout le monde est content. Mais pour l’instant, on n’a encore rien fait. Tant qu’on ne gagne pas la coupe, on n’aura rien fait.
Cet état d’esprit, le fait que la qualification pour la finale ne soit pas un accomplissement en soi, c’est ça la différence avec le passé?
Les premières finales (ndlr: celles de 2008 et 2010, qu’il n’a pas jouées), je pense qu’ils étaient vraiment contents d’y être, parce que c’était nouveau pour le club. Et en 2021, pendant le Covid, on était extrêmement heureux d’être en finale aussi. Si tout le monde est honnête, c’était assez chanceux de se retrouver là – on n’avait pas fini loin de devoir jouer en préplay-off. Là, l’objectif, depuis le début, c’était d’être où nous sommes maintenant. Donc il faut mettre la dernière couche sur ces deux semaines.
Quel regard portez-vous sur l’adversaire biennois?
Bienne est une bonne équipe, on l’a vu tout au long de la saison: ils jouent intelligemment au hockey, en suivant un bon système. Offensivement, ils sont très forts sur les contre-attaques aussi. Donc nous, il va falloir qu’on limite nos erreurs, parce qu’ils vont en profiter à chaque fois, comme on l’a vu lors de leur demi-finale contre Zurich. Ça va être une belle finale, entre deux clubs qui font les choses justes, depuis quelque temps, et qui méritent de se retrouver dans cette position. Ça va être une belle bataille pour la coupe.
Vous semblez en pleine confiance…
Oui, après, il faut faire attention. Il faut qu’on soit confiants, mais pas arrogants non plus. Bienne, on ne les prend pas du tout de haut, même si on a confiance en nos capacités. A mon avis, cet équilibre entre les deux aspects, c’est ce qui va faire notre force.
Cette série, comme d’habitude, ce sera aussi un duel de gardiens. Comment le voyez-vous?
Robert (Mayer) est incroyable, il fait de très gros play-off. Quant à leur gardien finlandais (Harri Säteri), il est impressionnant aussi. Mais voilà, il va falloir mettre du trafic devant lui, l’embêter un maximum. Tout le monde reste humain.
La dimension historique de cette finale, qui peut déboucher sur un premier titre aux Vernets, à quel point vous touche-t-elle?
Bien sûr que ça me touche. Mon plus grand rêve, c’est d’être champion avec Genève. C’est pour ça que je prolonge ici et que je ne vais pas ailleurs. C’est mon objectif, d’amener la coupe à cette ville et à ce club. On va tout faire pour. Finir deuxième, c’est cool mais c’est hyper nul en même temps, ça ne sert vraiment à rien. Ça veut dire que tu te bats pendant des mois, pour rien en fait. Je pense que c’est vraiment la pire place que tu puisses avoir.
Comme le rappelait votre entraîneur Jan Cadieux, la préparation a commencé le 17 avril dernier. Comment avez-vous maintenu le degré de motivation pendant un an?
Moi, il y a deux-trois trucs qui me motivent, comme la finale perdue contre Zoug en 2021. Cette année-là, on ne pouvait pas la gagner, ou alors avec beaucoup de chance parce que Zoug était au-dessus de nous. Je pense que nos chances sont bien meilleures cette année. Le fait de ne pas jouer les play-off l’an passé, il m’a aussi fallu un long moment pour le digérer. Et puis au bout d’un moment, la motivation, c’est ça: j’en ai juste marre de ne pas être champion, voilà.
Aux anciens qui ont été cinq fois vice-champions avec GE Servette dans les années 1960 et 70, dont certains seront dans les tribunes vendredi, qu'avez-vous envie de leur dire?
J’ai envie de leur dire qu’on va tout faire pour ne pas faire comme eux. Qu’on va se donner au maximum pour que Genève reçoive enfin sa coupe.