Polémique en France: «Il vous faut des tirs de roquettes pour vous réveiller ce matin»

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Polémique en France«Il vous faut des tirs de roquettes pour vous réveiller ce matin»

Un maître de conférences a été suspendu pour «propos indécents», à l’Université Paris-Panthéon-Assas, quelques jours après les attaques du Hamas sur Israël.

La section disciplinaire de l’université Paris-Panthéon-Assas a été saisie (image d’illustration).

La section disciplinaire de l’université Paris-Panthéon-Assas a été saisie (image d’illustration).

Pixabay

Suspension d’un maître de conférences pour «propos indécents» à l’université Paris-Panthéon-Assas, «rappel à la loi» envers un syndicat étudiant de l’EHESS: des sanctions ont été prises mardi, dans l’enseignement supérieur, quelques jours après les attaques du Hamas sur Israël. Lundi soir, la ministre française de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, avait appelé les responsables d’université et d’établissements post-bac à «prendre toutes les mesures nécessaires» pour «veiller au respect de la loi et des principes républicains», face à des «dérives».

Etudiants heurtés par ces propos

Dans un communiqué, l’université Paris-Panthéon-Assas dit avoir «pris connaissance des propos indécents, dont certains à connotation antisémite, prononcés hier (lundi) par un maître de conférences pendant son cours de droit constitutionnel». «Des étudiants présents dans la salle ont légitimement été heurtés par les propos tenus», écrit l’établissement. Parmi ces propos relayés sur les réseaux sociaux et confirmés par l’université, figurent: «Si vous arrivez à nouveau en retard, je vous fais comme à la rave» (party) ou encore «il vous faut des tirs de roquettes ou de kalachnikov pour vous réveiller ce matin».

«Je condamne fermement et sans réserve ces propos indécents et choquants, incompatibles avec les exigences de notre mission d’enseignement», a réagi auprès de l’AFP Stéphane Braconnier, président de Paris-Panthéon-Assas, où sont enseignés principalement le droit, les sciences politiques et le journalisme. «Après enquête et consultations, l’enseignant concerné a été suspendu à titre conservatoire et temporaire», a-t-il indiqué. La section disciplinaire de l’université a été saisie. Pour Stéphane Braconnier, «il peut y avoir une expression libre, c’est fondamental. Mais si une ligne rouge est franchie, il faut prendre les décisions qui s’imposent».

Fermeté face aux dérives

A l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), un établissement de recherche et de formation dans les sciences sociales, la section syndicale Solidaires étudiants (marqué à gauche) a posté dimanche sur le réseau X (anciennement Twitter) des messages de «soutien à la lutte du peuple palestinien». «Nous apportons notre soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien, dans toutes ses modalités et formes de lutte, y compris la lutte armée», a-t-elle écrit. «Si la présidence de l’EHESS autorise les différents points de vue à s’exprimer, elle dénonce tout appel à la violence, toute apologie du terrorisme et toute forme de xénophobie. Les prises de parole individuelles ou collectives n’engagent pas l’institution», écrit dans un message posté sur le site Internet de l’école, Romain Huret, son président.

«Les termes de la section syndicale m’ont choqués. Un rappel à la loi a été fait auprès du syndicat étudiant, ainsi qu’un signalement à Pharos», la plateforme dédiée aux signalements de contenus violents ou illicites circulant sur Internet, a-t-il précisé à l’AFP. Lundi soir, la ministre de l’Enseignement supérieur avait écrit, dans une lettre aux responsables universitaires, avoir «vu ces dernières heures de la part d’associations, de collectifs, parfois d’acteurs de nos établissements, des actions et des propos d’une particulière indécence».

«Je veux redire la plus grande fermeté de l’Etat face à de telles dérives», ajoutait-elle dans ce courrier, précisant qu’elle avait invité le président de l’Union des étudiants juifs de France à la rencontrer dans les prochains jours «pour renforcer notre action dans la prévention et la lutte contre les actes antisémites».

(AFP)

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