FootballStade Lausanne-Ouchy: gare à la dépendance
Sofyan Chader a rapporté un succès venu d’ailleurs au SLO dimanche (1-0). Attention à ne pas lui laisser toutes les clefs du jeu.
- par
- Florian Vaney
C’était sans doute un après-midi comme ça. Pas grand-chose ne fonctionnait pour Stade-Lausanne. Il ruminait ses errements techniques, regrettait ses absents, testait sa défense. Il n’y a pas forcément à en tirer de grandes leçons. Un match moyen de temps en temps, ça arrive. Ça ne signifie pas que le SLO a régressé, laissé partir son talent et sa jouerie à l’intersaison et doit commencer à trembler. En soi, c’est même plus sûrement le rappel que les Stadistes avaient placé la barre méchamment haut la saison dernière et qu’il leur faudra peut-être encore un peu de temps pour présenter la même stabilité avec un effectif new-look. Moins fort, meilleur? On le saura dans quelques semaines, pas avant.
Tout en gardant à l’esprit que le Stade-Lausanne de dimanche face à Vaduz ne sera pas le même que sa version plus vieille de trois semaines, deux mois ou six mois, il existe tout de même un piège dans lequel il ferait bien de ne pas poser le pied. Un piège parfaitement mis en valeur ce week-end à la Pontaise.
Les dirigeants stadistes ont déniché un talent rare cet été: Sofyan Chader. Ce n’est pas loin de constituer un petit miracle que le Français se retrouve à jouer en deuxième division suisse tant il allie des qualités précieuses. Au service de son expertise en maniement de ballon, une faim de lion, l’envie de prouver et une mentalité agréable. Ça fait beaucoup de cases cochées et ce n’est pas un hasard si le joueur offensif détenu par Clermont est en train d’illuminer la Challenge League.
Le SLO a pris la tête
Ce qu’il s’est passé dimanche, c’est que même dans un jour moyen, le Lyonnais a fini par rapporter la victoire à lui tout seul ou presque à ses couleurs (on n’oublie pas la prestation majuscule de Justin Hammel au goal, tout aussi indispensable au résultat final). Sa frappe magique de la 91e est venue se loger dans le petit filet, alors même que Vaduz venait d’inquiéter l’arrière-garde lausannoise trois fois sur les cinq dernières minutes. Ça s’appelle un hold-up et, lorsqu’il se présente, autant ne pas cracher dessus.
Le constat final est là: un Sofyan Chader salvateur, un SLO moyen, moins inspiré qu’à l’habitude. S’aventurer sur cette voie est dangereux, évidemment, et la victoire arrachée aux Liechtensteinois n’enlève rien à cela. L’époque de la 1re ligue à Vidy paraît lointaine, tout a changé ou presque depuis cette période, à part peut-être une constante: le succès de Stade Lausanne-Ouchy est une conséquence collective, jamais individuelle. Oui, les têtes qui dépassent ont existé (Ahmed Mejri, Yanis Lahiouel, Zeki Amdouni…). Sauf qu’elles ont toujours servi à faire briller un groupe.
On imagine facilement Sofyan Chader continuer d’arpenter les pelouses de Challenge League au rythme qu’il est en train de se fixer (un but par match). Reste que l’arme secrète stadiste (au club pour une année, rien de plus) ne le restera pas longtemps et que le temps viendra où deux cerbères pourraient lui être attribués à chaque match. À ce moment-là, le SLO n’aura plus le choix: il devra être capable de proposer autre chose. Au fond, il l’a déjà fait cette saison, comme il a toujours su le faire par le passé.
Il convient juste de ne pas se satisfaire d’une victoire flatteuse. Même si celle-ci envoie le SLO tout en haut du classement.
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