Ski alpin: Odermatt: «Il y a quelques années, c’était plus difficile de profiter»

Brillant vainqueur d’un géant pour lequel il était favori, Marco Odermatt a provoqué l’émoi du public présent à Adelboden samedi. Il reconnaît ne pas avoir entendu la foule au moment de s’élancer et de sceller sa troisième victoire consécutive sur le redoutable parcours. «Il faudra faire plus de bruit l’année prochaine», a-t-il lancé en rigolant à l’attention du public.

Cette victoire, la 29e de sa carrière en Coupe du monde, ravit le Nidwaldien. «Il y a quelques années, c’était plus difficile d’en profiter. Depuis deux ans, je peux vraiment le faire. C’est un plaisir d’être ici.» À l’époque, «Odi» était surtout nerveux plutôt qu’heureux. Il a toutefois appris à gérer la pression, les attentes, de manière à profiter de l’ambiance unique qu’offre Adelboden.

Lui dompte mieux la Chuenisbärgli que quiconque. Il a particulièrement apprécié la manière dont elle a été préparée malgré les conditions difficiles. Le brouillard était bien présent, et la neige n’a jamais vraiment cessé de tomber dans l’Oberland bernois durant l’épreuve. «La piste était vraiment bonne. Il faut tirer notre chapeau aux bénévoles.»

Le leader du classement général de Coupe du monde est accompagné sur le podium par Aleksander Aamodt Kilde et Filip Zubcic. La présence du Norvégien n’étonne pas le moins du monde Marco Odermatt. «Je savais déjà qu’il était rapide en géant.»

Quand bien même, il s’agit du premier podium du Viking dans la discipline technique. «Honnêtement, c’est comme une victoire», a souri Kilde à l’interview. Il voit ce second rang comme la première place après Odermatt. «Lui fait son propre truc», a-t-il admis.

L’excellent résultat pourrait-il pousser le Norvégien à davantage chausser les skis de géant? Pas forcément. «Je pense que c’est important pour mon ski en général, ainsi que pour ma vitesse. Je vais m’amuser avec cela, et si je monte sur le podium, c’est un énorme bonus.» Aleksander Aamodt Kilde entend encore se concentrer sur le super-G et la descente, là où il croise très régulièrement Marco Odermatt dans le trio de tête. «Il me rend meilleur, je le rends meilleur. Si nous pouvons partager un peu les victoires, je serais heureux.»

Murisier en confiance, Meillard dans le flou

Si Marco Odermatt l’a emporté samedi, un autre Suisse a pu s’asseoir sur le fauteuil du leader pendant quelques minutes. Le Valaisan Justin Murisier s’est fait l’auteur de deux bonnes manches. «Il y a beaucoup de positif aujourd’hui, affirme le skieur du val de Bagnes. En géant, je suis loin d’être fini.» Tout le contraire d’un Loïc Meillard éliminé en première manche. «C’est une journée à oublier», avait déclaré le polyvalent skieur. Il a perdu un ski après quelques portes. «Je n’ai aucune explication», a-t-il indiqué, un peu dépité.