Haïti: 38 personnes prises en otage par un gang à Port-au-Prince

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Haïti38 personnes prises en otage par un gang à Port-au-Prince

Un gang d’un bidonville de Port-au-Prince a pris en otage 38 personnes qui s’apprêtaient à voyager vers le sud d’Haïti vendredi.

Pour le seul mois de mai, au moins 200 enlèvements ont été recensés en Haïti par l’ONU, très majoritairement à Port-au-Prince. (Image d’illustration)

Pour le seul mois de mai, au moins 200 enlèvements ont été recensés en Haïti par l’ONU, très majoritairement à Port-au-Prince. (Image d’illustration)

AFP

Trente-huit personnes qui s’apprêtaient à voyager en minibus vers le sud d’Haïti ont été prises en otage vendredi par un gang dans la capitale Port-au-Prince, a déclaré à l’AFP le président d’une association de chauffeurs.

«Deux autobus venaient d’être remplis de passagers à destination de Miragoâne (ville située à 100 km à l’ouest de Port-au-Prince) quand les types de Village de Dieu les ont saisis», a affirmé Méhu Changeux, dirigeant de l’association des propriétaires et des chauffeurs d’Haïti (APCH), en allusion au nom d’un bidonville de Port-au-Prince servant de quartier général à un puissant gang.

«Chaque autobus avait 18 personnes, en plus des chauffeurs» a-t-il ajouté, sans fournir de précisions sur les motivations des auteurs. Cet enlèvement de groupe intervient alors que l’emprise des bandes armées sur le pays de la Caraïbe s’accroît sans que la police ne soit en mesure d’endiguer cette insécurité.

Une seule alternative

Depuis le 1er juin 2021, les autorités ont perdu le contrôle du seul accès routier qui relie Port-au-Prince à la moitié sud du pays car, sur l’espace de deux kilomètres, la route nationale est totalement sous la maîtrise de bandes armées. C’est sur cet axe, à la sortie ouest de la capitale haïtienne, que le rapt des 38 personnes s’est produit.

Méhu Changeux assure que son organisation «demande toujours aux chauffeurs de ne pas emprunter cette route tant que l’État n’aura pas rétabli pas la sécurité». Mais cet appel à la prudence ne peut être observé par les plus pauvres des habitants: voyager par l’unique voie routière alternative, non carrossable, coûte beaucoup plus cher, notamment en raison de péages non officiels.

«Il continue à y avoir des bus à prendre le risque car certains passagers n’ont pas les moyens économiques de payer le transport par la route de la montagne», regrette Méhu Changeux. Le week-end dernier, trois jeunes femmes turques ont été libérées après un mois passé en captivité.

Elles avaient été enlevées par la bande criminelle qui contrôle l’ensemble de la région située à l’est de Port-au-Prince, jusqu’à la frontière avec la République dominicaine. Ce gang, qui a détourné le bus dans lequel elles voyageaient en provenance de Santo Domingo, détient encore cinq ressortissants turcs. Pour le seul mois de mai, au moins 200 enlèvements ont été recensés en Haïti par l’ONU, très majoritairement à Port-au-Prince.

(AFP)

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