RussieMoscou assure vouloir respecter le moratoire sur les essais nucléaires
L’annonce du Ministère des affaires étrangères intervient au lendemain de la signature, par Vladimir Poutine, de la révocation de la ratification du traité interdisant ces essais.
La Russie compte «continuer à respecter le moratoire sur les essais nucléaires», malgré la révocation de sa ratification du traité qui les interdit, a affirmé son Ministère des affaires étrangères vendredi.
«Nous comptons continuer à respecter le moratoire sur les essais nucléaires instauré il y a plus de 30 ans», a indiqué le ministère dans un communiqué, soulignant toutefois que la potentielle réalisation «d’essais à grande échelle» par les États-Unis «(les) obligerait à faire de même».
Jeudi, le président Vladimir Poutine a signé la révocation de la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. La Russie en reste néanmoins «signataire, avec tous les droits et obligations que cela implique», a rappelé le Ministère des affaires étrangères.
Ouvert à la signature en 1996, ce traité n’est cependant jamais entré en vigueur car il n’a été ratifié que par un trop faible nombre d’États, parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa rédaction. Les États-Unis, par exemple, ne l’ont pas fait.
Blinken a dénoncé «un grand pas dans la mauvaise direction»
Reste que, sur fond de conflit en Ukraine, la révocation russe a été perçue comme un très mauvais signal par les Occidentaux. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a ainsi dénoncé «un grand pas dans la mauvaise direction», exhortant Moscou à ne pas reprendre de tels essais.
Du côté de Moscou, le Ministère des affaires étrangères a, au contraire, assuré que «la position la plus destructrice à l’égard du traité a été adoptée par les États-Unis, qui ont évité de le ratifier pendant près d’un quart de siècle sous des prétextes fallacieux». «Il s’est avéré impossible de maintenir le déséquilibre» entre Moscou et Washington concernant ce traité, étant donné «l’approche très hostile» de Washington, a ajouté le ministère.
Vladimir Poutine souffle le froid et le chaud
Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, le président russe a soufflé le chaud et le froid quant au recours à l’arme nucléaire, déployant à l’été 2023 des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, la plus proche alliée de Moscou. Fin octobre, la Russie a également procédé à des tirs d’essai de missiles balistiques en vue de préparer ses forces à une «frappe nucléaire massive» de riposte.
La doctrine nucléaire russe prévoit un recours «strictement défensif» à l’arme atomique, en cas d’attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d’agression avec des armes conventionnelles «menaçant l’existence même de l’État».