FootballShaqiri se dit prêt à «vivre un moment très spécial»
Au moment de s’envoler pour le Kosovo avec l’équipe de Suisse, le bi-national a livré son ressenti à Saillon avant un rendez-vous pas comme un autre pour lui.
- par
- André Boschetti Saillon
Samedi, qu’ils soient présents au stade, à Pristina, ou installés devant leur écran, les témoins de ce premier duel officiel de l’histoire entre le Kosovo et la Suisse scruteront tous les faits et gestes de Xherdan Shaqiri. Une extrême attention à laquelle le joueur emblématique de la sélection de Murat Yakin ne cherche même pas à échapper et qu’il assume au contraire pleinement.
«Il est évident que ce match sera un moment très spécial pour moi, commence-t-il. Même si j’ai quitté ce pays à un an déjà, je suis né au Kosovo et j’y ai toujours une grande partie de ma famille. Comme mes parents ont chacun neuf frères et sœurs, mes cousins et cousines sont nombreux. J’ai d’ailleurs fait mon possible pour qu’une grande partie d’entre eux puisse avoir un billet pour assister à cette rencontre car ils n’ont, pour certains, pas encore eu l’occasion de me voir jouer en vrai.»
«Nous serons clairement favoris»
Même si cette rencontre sera officiellement une première, Shaqiri ne part toutefois pas tout à fait dans l’inconnu. Il y a dix-huit mois, les deux sélections s’étaient en effet affrontées une première fois à Zurich, dans une ambiance de fête.
«Oui, mais c’était alors un simple match amical, sourit «Shaq». Cette fois, ce sera très différent avec les trois points en jeu. Il y aura peut-être des sifflets dans le stade pour nous accueillir malgré les excellentes relations entre les deux pays. Mais nous avons assez d’expérience pour vivre avec si cela se produit. Samedi, nous serons clairement favoris et nous assumons sans problème ce statut mais rien ne sera simple car le Kosovo vaut beaucoup mieux que son entame décevante dans ce groupe de qualification pour l’Euro. Nous devrons faire d’autant plus attention qu’un nouvel enthousiasme va certainement les porter avec l’arrivée d’un nouveau coach.»
«Mon histoire avec la Nati n’est pas terminée»
À Pristina, la Suisse peut faire un nouveau pas, sans doute décisif, vers l’Euro 2024. Et, en s’imposant, enterrer aussi presque définitivement les espoirs kosovars. Et si Shaqiri devait y contribuer en marquant, quelle serait sa réaction? «En entrant sur le terrain, je ferai comme d’habitude, je donnerai tout pour inscrire un but ou offrir une passe décisive à un coéquipier. Mais ce qui est certain, c’est que si je marque je n’exploserai pas de joie, par respect pour un pays qui est aussi le mien.»
Samedi, Xherdan Shaqiri portera pour la 115e fois le maillot de l’équipe de Suisse, une de moins que Xhaka, qui fêtera lui sa 116e sélection et trois de moins que le recordman, Heinz Hermann. «Je ne fais pas une obsession de ce record, coupe-t-il. En revanche, ce qui est certain c’est que mon histoire avec la Nati n’est pas terminée. J’ai encore plusieurs grandes compétitions dans les jambes. Mais chaque chose en son temps. J’ai pour habitude de ne jamais regarder trop loin devant moi. Pour l’instant, je me contente donc de ces deux matches qui nous attendent et qui peuvent nous permettre de nous rapprocher de l’Euro. Pour la Coupe du monde en Amérique du Nord en 2026, j’aurai le temps d’y penser plus tard. Mais tant que je me sens bien et que j’ai du plaisir sur un terrain, je continuerai.»