ChineLes manœuvres autour de Taïwan jugées «irresponsables»
Un vice-amiral américain a donné son avis, mardi, sur les tirs de missiles chinois au-dessus de Taïwan.
La décision chinoise de tirer des missiles au-dessus de Taïwan doit être contestée, car «irresponsable», a affirmé mardi un commandant américain lors d’une table ronde à Singapour. Le vice-amiral de la Septième flotte des États-Unis, Karl Thomas, a fait valoir que les actions et les revendications de la Chine devaient être remises en question.
Il a qualifié d’«irresponsable» le tir de missiles balistiques au-dessus de l’île et a affirmé que ces tirs avaient frôlé les voies de navigation internationales, lors d’une table ronde à Singapour où il se trouve pour lancer un exercice maritime avec les pays d'Asie du Sud-Est.
Les visites de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi et de parlementaires américains sur l’île il y a deux semaines a suscité l’ire de Pékin. La Chine a alors réagi avec colère et lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan: pendant cinq jours, l’armée a déployé navires de guerre, missiles et avions de chasse, simulant un blocus de l’île. Le régime communiste considère Taïwan comme une partie de son territoire qu’il «unifiera» un jour, par la force si nécessaire.
Parallèle
Karl Thomas a dressé un parallèle entre la menace qui pèse sur Taïwan et la manière dont la Chine agit en mer de Chine méridionale. «Si vous ne remettez pas en question (les agissements de la Chine à l’encontre de Taïwan) tout d’un coup, elle peut devenir comme les îles en mer de Chine méridionale (qui) sont maintenant devenues des avant-postes militaires», a-t-il dit. «Ce sont maintenant des avant-postes militaires à part entière avec des missiles, de grandes pistes d’atterrissage, des hangars, des radars, des postes d’écoute».
La Septième flotte est basée au Japon et constitue un élément essentiel de la présence navale de Washington dans le Pacifique. Pour accroître davantage la pression économique sur Taïwan, Pékin a sanctionné mardi sept hauts responsables taïwanais pour leur caractère «séparatistes “indépendantistes” purs et durs», a annoncé l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Les sanctions, qui visent principalement des personnalités du Parti démocratique progressiste de la présidente Tsai Ing-wen, ont été imposées à cause de leurs activités «devenues encore plus nuisibles», notamment pendant la visite de Nancy Pelosi, selon la même source.
Interdiction d’entrée en Chine
Les personnes sanctionnées sont interdites d’entrée en Chine, y compris à Hongkong et Macao, et ne peuvent pas établir de relations économiques avec des entités du continent. Concernant les exercices militaires, un sondage d’opinion publié mardi a montré que la majorité de l’opinion publique taïwanaise reste indifférente aux exercices.
Selon la Taiwanese Public Opinion Foundation, 45 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir peur du tout et 33 % ont déclaré ne pas avoir très peur des exercices. Cinq pour cent ont déclaré avoir très peur.