Neuchâtel: Faux pistolet pour un film: l’intervention des policiers, ce n’était pas du cinéma

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NeuchâtelFaux pistolet pour un film: l’intervention des policiers, ce n’était pas du cinéma

L’utilisation d’une arme factice lors d’un tournage n’a pas été annoncée, ce qui a apeuré un voisin.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Un jouet peut être pris pour un vrai revolver aux yeux des voisins.

Un jouet peut être pris pour un vrai revolver aux yeux des voisins.

lematin.ch/Vincent Donzé

Un tournage réalisé le 14 octobre dernier a mal tourné pour une équipe de cinq jeunes fribourgeois et vaudois de 20 à 34 ans, à Neuchâtel. L’utilisation d’une arme factice a entraîné une intervention policière, comme l’a raconté «ArcInfo». Le film réalisé mettait en scène des braqueurs. Son tournage à la rue Sainte-Hélène a été interrompu par des policiers équipés de mitraillettes…

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Les cinéastes amateurs ont cru à une coïncidence lorsqu’ils ont vu deux policiers lourdement armés en regardant par la fenêtre. Après avoir partiellement bouclé le quartier, la police indiquait aux cinéastes qu’un voisin avait signalé le maniement d’un pistolet. Une arme factice a alors été présentée aux forces de l’ordre. Elle a été saisie.

L’arme a été saisie

Les cinq jeunes ont été fouillés et interrogés, certains menottés, tandis qu’un chien inspectait l’appartement utilisé. Les acteurs et les techniciens conduits au poste ont passé quelques heures en cellule, dans l’après-midi. Le court métrage devait être monté rapidement pour être présenté au concours «48 Hour Film Project», qui imposait de réaliser une comédie noire en deux jours.

Les cinéastes amateurs disent avoir informé les personnes croisées dans les escaliers, sans songer à prévenir la police. Un oubli qui leur vaudra une dénonciation au Ministère public pour menaces alarmant la population. Tourné en un plan-séquence, «Mise en abyme» sera diffusé le mois prochain dans le cadre du Festival international du film de Genève (Giff).

Pas une première

Ce tournage avec une arme factice non signalée n’est pas une première. Pendant le tournage aux Franches-Montagnes du film «Jill» par le réalisateur suisse Steven Michael Hayes, en 2018, un pistolet et un revolver importés sans autorisation ont été découverts dans un paquet, à l’aéroport de Zurich.

Le scénographe a été acquitté par la justice jurassienne après avoir suggéré qu’un accessoiriste américain avait ajouté des armes pour lui rendre service, sans l’établissement d’une commande formelle. Pour un professionnel du cinéma, une condamnation compliquerait les tournages avec des armes factices, mais aussi dans des prisons, des banques ou des commissariats, autant de lieux où un extrait du casier judiciaire doit être présenté.

Dans ses clips

En 2015, c’est le groupe «TTX» qui suscitait de la crainte et l’ouverture d’une enquête à Monthey (VS) pour avoir manié une kalachnikov factice pour un clip diffusé sur «YouTube». Pendant ce temps à Bienne, le rappeur et producteur biennois «Ivory MC» revendiquait l’usage des armes dans ses clips vidéo, en dépit d’une condamnation pour usage d’une arme factice sur la voie publique.

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C’est une scène de braquage tournée en 2013 avec un pistolet d’alarme qui lui a valu 200 francs d’amende et 500 francs d’émoluments. Dénoncé pour avoir tiré une balle à blanc avec un calibre 9 mm un dimanche d’été dans une zone industrielle, «Ivory MC» profitait ensuite d’une journée portes ouvertes à la police cantonale de Bienne pour se faire filmer avec l’arme d’un policier, avant de filmer sur une parcelle privée des armes véritables fournies par le détenteur d’un permis.

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